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jeudi, 26 décembre 2024

Rentrée scolaire 2022-2023 : Les élèves sous le joug des pénuries d’eau potable à Yaoundé

Les apprenants de la cité capitale sont confrontés à la rude épreuve de manque d’eau potable en cette période début d’année scolaire.

Face à la sécheresse des robinets, il faut se lever à 4 heures du matin pour aller faire la queue dans des rivières, appelées « Misolè » aménagées dans certains quartiers. Parfois on est obligé d’abandonner lorsqu’il y a assez de sollicitation ou alors supporter et prendre le risque d’arriver en retard à l’école. « J’ai été renvoyé de l’école hier à cause du retard. Je suis allé puiser de l’eau à « Misolè » malheureusement, il y avait trop de monde. Je ne pouvais pas rentrer sans eau il n’y avait même pas une goutte à la maison », déclare Stéphane Ulrich habitant du quartier cité-verte. Il faut toutefois souligner que la pénurie d’eau potable dans la ville de Yaoundé préoccupe depuis un certain temps les pouvoirs publics du pays. En effet, le 5 septembre dernier, le Ministre de l’Eau et de l’Energie, Gaston Eloundou Essomba a effectué une visite de travail à la station de production d’eau potable d’Akomnyada dans le département du Nyong-et-So’o dans l’optique de « déceler les causes réelles du déficit observé et trouver des pistes de solutions », souligne le communiqué du Ministre.

                   « Misolè » ou source

Camwater mise en cause

Selon la société nationale Camwater, pour répondre aux besoins des habitants de Yaoundé, il faudrait environ 300 000 mètres cubes d’eau potable par jour. Or, actuellement, la station d’Akomnyada, dans le département du Nyong-et-So’o, n’en produit que 80 000, selon le ministère de l’Eau et de l’Énergie. On note une baisse « drastique de sa production » alors que la station produit « normalement au moins 130 000 mètres cubes par jour » peut-on lire dans le communiqué du Ministère.

Camwater apporte comme justification à cette mauvaise performance les infrastructures « mal réalisée » et « mal conçue ». En effet, la société dénombre de multiples dysfonctionnements et estime que la station a besoin d’être réhabilitée. Il faut pourtant reconnaitre que cette station construite il y a 37 ans, en 1985, a déjà été rénovée deux fois. A côté de ceci, Yaoundé est aussi alimentée par une autre station, celle sur la rivière de la Méfou, en banlieue ouest, malheureusement, ses capacités de traitement de l’eau sont faibles.

Qu’en est-il du projet PAEPYS ?

D’un coût de 399 milliards FCFA, le projet d’Adduction en Eau Potable de la ville de Yaoundé et ses environs à partir du fleuve Sanaga (PAEPYS) avait pour objectif de fournir à son terme (en juillet 2022) 400 000 m3/jour, mettant fin à la pénurie de l’eau à Yaoundé et ses environs.

En effet, des informations puisées au ministère de l’Eau et de l’Energie (Minee) révèlent que les actions menées jusqu’au mois d’octobre 2020 ont permis de porter le taux d’exécution physique global du projet à 68%. Cependant, « suite à la crise sanitaire due à la Covid-19, le contrat de l’entreprise de construction Sinomach qui devait s’achever en décembre 2021, a été prorogé jusqu’au 21 juillet 2022, date prévisionnelle de fin des travaux d’exécution du Paepys », révèle le Minee. Nous sommes au mois de septembre soit deux mois après la date butoir de livraison de ce chantier toujours rien. Ni le gouvernement encore moins les réalisateurs n’en disent mot. Pourtant si ce chantier avait été livré, on ne parlerait pas des pénuries actuelles.

En attendant de meilleures solutions,  les élèves subissent et l’instruction prend un coup.

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