Le deuxième sommet États-Unis – Afrique se tiendra du 13 au 15 Décembre 2022 à Washington DC sous les auspices de Joe Biden. À l’heure de la multinationalisation du monde et d’une percée plus qu’inquiétante ( pour les Etats Unis et ses alliés) de la Russie et de la Chine en Afrique, l’on est en droit de poser la question de savoir ce que gagne réellement le continent à ce sommet.
Rechercher réellement le développement de l’Afrique ou tout simplement étendre encore plus ses débouchés et contre carrer les velléités Russes et Chinoises en Afrique ? Le deuxième sommet États-Unis/Afrique qui s’ouvre ce 13 Décembre 2022 à Washington DC se présente selon les experts comme une occasion pour le Président Américain Joe Biden de revoir le positionnement de son pays et de ses alliés européens sur le continent noir devant la grande » menace « Russe et Chinoise. Seront-ils à mesure de comprendre les aspirations des peuples africains ? Le premier sommet de ce genre s’est tenu en 2014, pendant le second mandat du Président Barack Obama.
Le deuxième sommet s’est quant à lui déroulé dans la capitale mozambicaine, Maputo, en l’absence du Président Donald Trump qui s’était fait représenter par la sous secrétaire d’Etat aux affaires économiques, Karen Dunn Kelley. Lors de ces deux rendez-vous, la volonté américaine était de renforcer le commerce et l’investissement, ceci pour barrer la voie à la Russie et à la Chine.
S’il est vrai qu’aujourd’hui cet objectif semble être le même dans les relations États Unis/ Afrique, le contexte quant à lui est totalement différent. Le continent africain veut profiter des bouleversements provoqués par l’opération militaire spéciale Russe en Ukraine, une volonté clairement visible et assez explicitement exprimée lors du vote à l’ONU contre la Russie des résolutions proposées par les États-Unis. C’est clair, le monde a tourné le dos à la configuration unipolaire pour embrasser la multipolarité, et l’Afrique, tout comme les pays Arabes, veulent saisir cette opportunité.
Les événements dans certains pays africains notamment en Afrique de l’Ouest démontrent clairement que les Africains veulent que leurs valeurs soient respectées et disent désormais non au diktat des anciennes puissances coloniales qui se retrouvent actuellement dans l’organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) dirigée par les États-Unis. Ce qui justifie le regard tourné vers les pays tels que la Russie, la Chine, l’Inde ou la Turquie qui eux, n’ont rien à se reprocher sur l’Afrique. Ce sommet États-Unis – Afrique va se tenir au lendemain du Sommet Chine – Conseil de Coopération du Golfe (CCG), qui s’est tenu à Riyad avec succès en présence du Président chinois Xi-Jinping, et de plus de dix dirigeants arabes, un évènement inédit dans l’histoire des relations sino-arabes.
La Chine et les Pays Arabes ont rejeté la pratique occidentale de l’ingérence dans les affaires intérieures d’autres pays sous prétexte de défense des droits de l’homme ou de la démocratie. Une pratique très utilisée par les États-Unis et ses Alliés occidentaux dans l’OTAN. Selon certaines sources, à la faveur de ce sommet États-Unis – Afrique, le Président américain Joe Biden va promouvoir la demande africaine d’une intégration de l’UA au G20 pour rejoindre ainsi l’Afrique du Sud qui l’a intégré en 2008. De cette façon, le président américain voudrait prouver son intention de se rapprocher du continent africain.
Il revient aux Chefs d’Etats Africains présents à Washington de jouer franc jeu devant le Président américain car toutes les indications sont claires, l’Afrique a désormais à dire dans la marche du monde et c’est à ses dirigeants de se faire entendre à moins qu’ils préfèrent pour l’éternité leur place de valet pendant que le monde veut des décideurs. Selon certaines sources, le sommet Russie – Afrique est annoncé pour 2023, une rencontre qui comme le on le dirait en Afrique, met déjà du feu aux fesses des Américains et des occidentaux. La ligne de Poutine est claire et semble intéresser les Africains. On annonce Sergueï Lavrov en tournée en Afrique dès Janvier 2023.