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samedi, 21 décembre 2024

Environnement COP 15 sur la biodiversité : l’Afrique une fois de plus humiliée

La 15è Conférence des Nations Unies sur la biodiversité a donné l’occasion une fois de plus au continent africain de se rendre compte que sa voix ne représente rien sur les grandes décisions devant impacter la marche du monde. Et pourtant…

La récente conférence des Nations Unies sur la biodiversité COP15 tenue au Canada n’a pas échappé aux différences d’appréciation révélant une Afrique une fois de plus déçue par ce qui est appelé aujourd’hui « l’accord de Kunming -Montréal».
Si les organisateurs et les grandes puissances sous l’égide des Nations Unies ont tôt fait de qualifier d’«historique» les conclusions retenues par plus de 190 États, l’Afrique quant à elle continue à être l’orpheline de ce concert des Nations car elle reste “ la voix inaudible ” dans les conférences mondiales.

Les pollueurs occidentaux snobent l’Afrique

Le représentant de la République Démocratique du Congo (RDC) lors de cette COP15 sur la biodiversité a critiqué les faibles moyens promis. En effet les pays présents ont fixé à 200 milliards de dollars par an, d’ici 2030, l’ensemble des financements dédiés au vivant, la création d’un mécanisme de partage des bénéfices issus des ressources généalogiques des pays en développement exploités par les entreprises des pays du Nord, la volonté affichée de réduire d’au moins 500 milliards de dollars par an, d’ici 2030, les subventions nocives pour le vivant et d’au moins 50% les risques liés aux pesticides, l’objectif étant d’assurer la protection d’au moins 30% des terres, mers, côtes et eaux intérieures d’ici à 2030 ou encore certaines garanties pour les peuples autochtones. Mais au delà de tout, que gagne l’Afrique ? Est-ce des mesures objectives?

Une chose est claire et l’Afrique à travers son porte parole la RDC l’a soulevé, ces sommes sont dérisoires. Selon des experts, les estimations des montants requis pour la préservation du vivant sont trois ou quatre fois supérieures aux 200 milliards de dollars annuels annoncés, les sommes proposées à l’Afrique représentent à peine le cinquième de ce qui était demandé et le fond dédié à la biodiversité réclamé par les pays du Sud a été refusé par le Nord. Une autre humiliation pour l’Afrique qui paye pourtant le prix d’une pollution de l’environnement.

Le continent africain est l’une des régions de la planète les plus riches en biodiversité : 4 700 espèces de mammifères, un cinquième des espèces d’oiseaux et un sixième des espèces de plantes. En Afrique se trouve le 2e poumon vert de la planète: la forêt du bassin du Congo qui représente à elle seule 10 % de la biodiversité mondiale et couvre plus de 3,6 millions de km2 répartis sur six pays, à savoir le Cameroun, la République centrafricaine, la République du Congo, la République démocratique du Congo, le Gabon et la Guinée équatoriale. En fait, les savanes constituent l’écosystème le plus étendu d’Afrique. Ces prairies les plus riches du monde abritent de nombreuses plantes et beaucoup d’animaux indigènes, ainsi que la plus grande concentration au monde de grands mammifères tels que les lions, les éléphants, les girafes, les zèbres, les hippopotames, les buffles, les rhinocéros, les koudous, les léopards, les guépards, les cobes et les oryx.

Par ailleurs, les zones humides africaines sont également immensément riches en biodiversité, avec de nombreuses espèces végétales endémiques et rares, ainsi que des espèces sauvages telles que les oiseaux migrateurs. Au total, l’Afrique compte 8 des 34 hotspots de biodiversité mondiale. En fait, les zones identifiées comme « points chauds » de biodiversité sont les endroits les plus riches biologiquement au monde, abritant de nombreuses espèces endémiques ou menacées. Dans certaines cultures africaines, les zones particulièrement riches en biodiversité étaient souvent désignées comme bosquets sacrés et aires protégées.

La protection de la biodiversité constitue un enjeu de développement, c’est ce qu’explique Ali Mahrous Ali, professeur au département des ressources naturelles de la faculté des études africaines de l’Université du Caire. Et d’ajouter :

« La biodiversité variée de l’Afrique constitue le moteur du développement socioéconomique. Elle joue un rôle essentiel dans le développement durable, puisque les économies de la majorité des pays africains dépendent de leurs ressources naturelles ».

Et pourtant l’Afrique ne représente aux yeux du reste du monde, qu’un continent exploitable et dont les valeurs, les idées encore moins les doléances ne comptent pas. Il faut peut-être penser à un conférence africaine véritable sur la biodiversité et que l’Afrique elle même puisse se prendre en charge avec ses propres moyens. C’est pas impossible.

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