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lundi, 30 décembre 2024

15ème sommet des chefs d’Etats de la CEMAC : Le regard du Professeur Olivier Bilé.

« Les Africains de la zone CEMAC doivent impérieusement comprendre qu’il n’ont aucune autre alternative en dehors de celle de la Libération, de l’Emancipation et enfin de l’intégration monétaires et économiques ».

Le président de l’Union pour la Fraternité et la Prospérité (UFP) pose une analyse froide sur la tenue de ce 15ème sommet des Chefs d’Etats de Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale prévu ce 17 Mars 2023 à Yaoundé au Cameroun. Ci-dessous l’intégralité de sa publication.

 Prof. Olivier BILE
                                 Président de l’UFP

SUR LE SOMMET EXTRAORDINAIRE DE LA CEMAC DU 17 MARS 2023 A YAOUNDÉ

Par le  Professeur Olivier BILE

QUE VA T-IL SE PASSER ?

Sur le modèle d’une réunion similaire tenue en Afrique de l’ouest en 2020, les fondés de pouvoir de la zone CEMAC vont tenir une rencontre extraordinaire à Yaoundé afin d’envisager la mise en œuvre de quelques réformettes sur l’édifice néocolonial du franc CFA.

A l’instar de ce qui se passe depuis quelque temps sur la thématique de l’histoire coloniale ou de la rétrocession de l’ensemble des biens issus du patrimoine culturel et artistique africain, la logique restera la même : Utiliser quelques figures angéliques de chez nous, habitées par le complexe du colonisé et parfaitement disposées à la compromission, afin ‘de jouer la montre’ face aux bouleversements de l’ordre mondial en cours, et dans la même logique, afin de continuer à tourner en bourrique tout un continent comme le fait Emmanuel Macron depuis Ouaga 2017.

Pire, dans le cas de la monnaie, instrument capital de perpétuation de la servitude philosophique et politique et, en même temps,  de la rente monétaire et économique, nos fondés de pouvoir vont certainement encore essayer de verser de la poudre aux yeux des peuples africains visiblement et fort heureusement sortis de la naïveté d’antan.

Les mesures déjà retenues pour l’UEMOA, du reste inutile de lister ici, n’apporteront rien de nouveau en zone CEMAC, tant il est vrai que le projet d’asservissement néocolonial demeure le même. Inutile donc, quelles que soient les annonces à venir, d’en attendre la moindre esquisse de révolution, malgré le caractère extraordinaire de ce forum.

QUE FAIRE DONC ?

Il s’agit, pour nos peuples en territoire CEMAC, de cesser de chercher midi là où se trouve quatorze heures. L’avenir se situe très clairement dans la trajectoire libératrice et émancipatrice du Pula botswanais, du Naira nigérian, du rand Sud-africain, du Cedi ghanéen, du Dinar marocain et de ces quarante autres monnaies indépendantes du continent, en particulier de celles où règnent bonne gouvernance et transparence, qui travaillent chaque jour à mettre les économies desdits pays sur l’orbite du plein-emploi telle que prescrite par la théorie économique fondamentale parfaitement rappelée par les Joseph Tchundjang Pouemi, Samir Amin, Mamadou Coulibaly, Ndongo Samba Sylla, Kako Nubukpo et autres.

Ce dont nos États ont radicalement besoin, c’est d’abord d’une véritable émancipation monétaire qui conduira chacun d’eux, à découvrir les virtualités dynamisantes du pilotage d’une superstructure monétaire et bancaire souveraine et consacrée, de façon volontariste, au service de l’économie locale et des forces productives endogènes à travers une approche d’inclusion non discriminatoire des agents économiques des secteurs primaire, secondaire et tertiaire.

Nos États doivent apprendre à grandir et à forger leur expansion et leur propre destin.

Si l’union monétaire est un objectif souhaitable à terme, il faut dire encore une fois qu’une véritable union ne saurait être le produit d’une volonté extérieure, de surcroît celle d’une ancienne puissance impériale et colonisatrice.

Par ailleurs, elle ne peut être que le produit de l’aboutissement d’un processus d’intégration mettant en scène, après un itinéraire sérieux de collaboration monétaire, des États sortis de l’austérité du système du pacte colonial et établis dans l’abondance d’un système de véritable économie de diversification industrielle. Les échanges intra-zone en CEMAC restent de moins de 5% précisément parce que nos États ne peuvent se vendre les mêmes matières premières issues de la rente coloniale dans lesquels on les a spécialisés.

Les Africains de la zone CEMAC doivent impérieusement comprendre qu’ils n’ont aucune autre alternative en dehors de celle de la Libération, de l’Emancipation et enfin de l’intégration monétaires et économiques.

Pour y parvenir, ils sont condamnés à mutualiser très solidairement leurs capacités diverses en faveur de ce noble idéal centré autour de l’outil d’autonomisation stratégique qu’est la Monnaie. Terminons par cet  adage célèbre bien adapté à notre époque  qui dit :

  » Bavardages et lamentations à travers des posts transférés plusieurs fois sont et resteront synonymes d’impuissance. Seule l’Action silencieuse et propositionnelle peut être porteuse de puissance et préfiguration de Victoire ’’.

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