Le Président de la République du Tchad, le général Mahamat Idriss Déby Itno a reçu en audience le 26 avril 2023, l’émissaire de son homologue camerounais Paul Biya, en la personne de Ferdinand Ngoh Ngoh. Une rencontre au haut sommet scrutée par les observateurs au moment les relations, surtout diplomatiques, ne sont pas des plus claires.
Si rien n’a véritablement filtré de l’audience que le leader tchadien a accordé ce 26 avril au ministre d’Etat secrétaire général de la présidence de la République, envoyé spécial du Président Paul Biya, l’on tend à penser que le pli fermé remis par Ferdinand Ngoh Ngoh au Président Mahamat Idriss était rempli d’informations visant à clarifier un certain nombre d’incompréhension entre les pays.
Entre le Cameroun et le Tchad, aucun climat n’est tendu, aucun ciel n’est obscure donc pour entacher la parfaite et excellente relation qui existe entre les pays frères et amis, il existe seulement des incompréhensions qui, selon Ferdinand Ngoh Ngoh, ont été dissipées. « Ce message avait trait au renforcement des relations excellentes qui existent entre ces deux pays » précise l’émissaire du Président Paul Biya. Avant d’ajouter « J’étais porteur d’un message de paix, d’un message d’amitié, je peux vous rassurer que j’ai été fort bien reçu, et que les relations séculaires qui existent entre le Cameroun et le Tchad… et que les deux Chefs d’Etats sont disposés à continuer à travailler au renforcement de ces relations là… »
S’il est clair que le contenu du pli fermé adressé au président tchadien demeure inconnu, Ferdinand Ngoh Ngoh a rassuré que tous les sujets qui animent la coopération entre les deux pays ont été abordés et relevaient simplement des ‘’ malentendus ‘’. Parmi ces sujets, la fameuse brouille diplomatique née de l’affaire Savannah Energy et qui a emmené le président tchadien à rappeler son ambassadeur en poste à Yaoundé. Pour rappel, depuis le 20 avril dernier, le Tchad reproche au Cameroun d’avoir signer un deal avec le patron de Savannah Energy, le Britannique Andrew Knott, au travers de la SNH que dirige Adolphe Moudiki. Le Tchad a accusé des personnalités camerounaises – sans les nommer – d’être impliquées dans les affaires de Savannah Energy et d’avoir » favorisé « en sous-main cette entreprise au détriment des intérêts tchadiens et en faveur de la SNH.
Depuis la survenue de cette affaire, le gouvernement camerounais ne s’était pas prononcé jusque-là. L’envoi de Ferdinand Ngoh Ngoh au Tchad à la rencontre du président Mahamat Idriss Déby une semaine à peine après cette brouille visait donc clairement de tirer au clair cette affaire. Le Cameroun et le Tchad ont intérêt à s’entendre pour des raisons économiques, politiques, sociales et sécuritaires. La sécurité de la sous-région dépend prioritairement de ces deux géants qui sont d’ailleurs, depuis plusieurs années, engagés dans un front commun, la lutte contre la nébuleuse Boko Haram. Reste attendu le retour en poste de l’ambassadeur du Tchad au Cameroun pour confirmer que entre Yaoundé et Ndjamena, ça roule sans nids de poule