Le Mali a convoqué il y a quelques jours l’Ambassadeur de France pour exprimer son “indignation” face aux critiques du président français Emmanuel Macron à l’encontre du gouvernement dirigé par l’armée du pays.
Les tensions entre la France et son ancienne colonie sont vives depuis le mois de mai dernier, lorsque ce pays d’Afrique de l’Ouest a connu son deuxième coup d’État militaire en un an. En juin, la France a annoncé son intention de réduire de moitié son contingent militaire de 5 000 hommes au Mali, conduisant le Premier ministre malien Choguel Kokalla Maiga à accuser la France d’abandonner son pays “à mi–parcours” dans la bataille contre les militants islamistes. Macron a qualifié ce commentaire de honte qui “déshonore ce qui n’est même pas un gouvernement”. Le Mali aurait désormais négocié un contrat avec le groupe russe Wagner pour l’envoi de 1 000 mercenaires.
Choguel Maiga a affirmé dans une interview à RIA Novosti que son pays avait des preuves que les forces françaises avaient “formé” des militants. Selon le responsable, la France contrôle désormais une enclave à Kidal, le Mali n’y ayant pas accès. « Il y a des groupes de militants là-bas, qui ont été formés par des officiers français. Nous en avons la preuve. Il y a une expression dans notre langue qui dit que lorsque vous cherchez une aiguille dans votre chambre et que quelqu’un vous dit qu’il vous aide dans la cherche et se tient sur cette aiguille, vous ne la trouverez jamais. C’est donc la situation qui se passe actuellement au Mali, et nous ne voulons pas la supporter ». dit Maïga.
Depuis l’annonce de l’intention du Mali, une campagne diplomatique et médiatique massive a été déployée contre le pays depuis. La France continue malheureusement de considérer l’Afrique de l’Ouest et du Centre comme ses colonies. À tel point que le chef de la politique étrangère de l’UE, Borell, aurait dit au ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov de rester catégoriquement en dehors de l’Afrique, l’appelant “notre place”.
