Depuis plus d’une décennie, le football camerounais est en totale perdition, que ce soit au niveau des clubs ou des équipes nationales. Et si des victoires sur le continent sont intervenues à l’instar de la CAN U-17 en 2019 ou encore de la CAN au Gabon deux ans plus tôt, elles ne sont en fait que l’arbre qui cache une immense forêt de tourments du football camerounais.
Le bal des arrivées des présidents de la CAF au Cameroun pour l’organisation de la CAN
Depuis l’octroi de l’organisation de la plus grande fête du football africain au pays de Roger Milla, le Cameroun est allé d’échecs en échecs avec des scandales en n’en point finir. Malgré les grands chantiers engagés par le gouvernement pour l’organisation de cette grande compétition, la date de celle-ci a connu des glissements. La première pour cause de non achèvement des travaux des infrastructures liées à cette CAN, ceci après la visite du malgache Ahmad Ahmad alors président de l’instance faîtière du football africain et surtout son audience avec le Président de la République du Cameroun son Excellence Paul Biya. Ce dernier exprimait son satisfecit sur l’état d’avancement des travaux des chantiers de la CAN et disait : “Le Cameroun est le seul plan de la CAF pour l’organisation de la coupe d’Afrique 2019 ”et quelques semaines plus tard la CAN était retirée au Cameroun pour non achèvement des travaux. En 2021, une élection a lieu au sein de la Caf et une autre équipe est arrivée au affaire avec à sa tête, le sud-africain Dr Patrice Motsepe, qui comme son prédécesseur s’est rendu sur les sites devant abriter la CAN 2022, surtout le chantier de construction du Complexe sportif Paul Biya d’Olembé qui va accueillir le match d’ouverture et la finale de l’édition 2022. Lui également s’est dit fier et satisfait de ce qu’il a vu à Olembé : « J’ai vu le stade d’Olembé et il est de classe mondiale ; nous devrions tous en être fiers, aussi bien le peuple camerounais que le reste de l’Afrique. Nous devons applaudir le Cameroun pour avoir construit une telle infrastructure. En collaboration avec le Gouvernement, le Ministre des Sports, le Comité d’Organisation Local, le Président de la FECAFOOT et l’administration de la CAF conduite par Véron (Mosengo-Omba), je suis certain qu’en janvier de l’année prochaine, le reste du monde sera impressionné. Je suis très satisfait de ce que j’ai vu. Nous sommes sur la bonne voie ». En attendant le 30 novembre, date de livraison du chantier par le groupe Magil, les regards sont tournés vers la fin du championnat Elite one et Two et surtout l’élection du prochain président de la Fecafoot.
Football local: un championnat méconnaissable
Depuis quelques années, le championnat camerounais de football s’est professionnalisé et la création d’une ligue de football professionnel est venue pour entériner cela et permettre au football camerounais de véritablement décoller. Ce fut un rêve de courte durée car, jusqu’à nos jours, les différents championnats du Cameroun sont les moins compétitifs et moins attractifs en Afrique. Les clubs évoluent dans des stades en piteux état; les joueurs ne sont pas payés et c’est encore l’État qui assiste les clubs avec des dotations. On n’est vraiment très loin de l’époque de l’hégémonie du Canon de Yaoundé plusieurs fois de la ligue des champions africains, de la rivalité Tonnerre-Canon qui déchaînait les passions sur l’ensemble du territoire.
Aujourd’hui le constat est triste et alarmant, le football camerounais n’est plus que l’ombre de lui-même et c’est parfois Coron Sport de Garoua qui peut prétendre à un bon parcours en coupes africaines, tellement la marche est haute pour les autres clubs. Football sans spectacle et surtout sans ou presque pas de public qui a déserté les stades pour le petit écran pour savourer les délices des championnats occidentaux. Si une étoile émerge du championnat, comme ce fut le cas de Lambert Araina,meilleur buteur de la coupe des confédérations 2021, il prendra très vite la décision de quitter le pays pour des verts horizons, appauvrissant ainsi un championnat déjà en mal d’existence.
Les querelles entre Fecafoot et Lfpc n’ont pas arrangé les choses. La tâche du prochain président de la FECAFOOT sera de restructurer ce football, de le rendre plus attractif et surtout de permettre à ces joueurs de pouvoir vivre de ce sport. Ils sont nombreux sur la ligne de départ avec pour objectif le prestigieux fauteuil de président de la Fecafoot. Samuel Eto’o, Jules Dénis Onana, Seidou Mbombo Njoya et bien d’autres sont candidats à cette élection et même si certains sont d’anciennes gloires et Lions Indomptables avec des programmes qui redonneront leur grandeur d’antan au football. Il faudra encore passer les étapes de validation des candidatures et des échéances départementales et régionales. La réponse est attendue au soir du 11 décembre 2021.