L’artiste musicien Nkodo Sitony n’est plus. Il est décédé après une opération chirurgicale au Centre des Urgences de l’hôpital central de Yaoundé. L’icône du Bikutsi laisse derrière lui, une foule inconsolable et un important héritage musical à la postérité.
Le ministère Camerounais des Arts et de la Culture rend un vibrant hommage à l’artiste musicien Nkodo Sitony décédé le mardi, 22 décembre 2021 des suites de maladie. Après avoir été opéré , le natif du village Edouma dans l’arrondissement d’Olanguina , département de la Mefou et Afamba, région du Centre, n’a pas survécu après une opération chirurgicale à l’hôpital central de Yaoundé. La triste nouvelle a plongé le monde de la musique Camerounaise dans l’émoi et la consternation. Des pleurs, cris et lamentations, ses proches sont inconsolables.
De son vrai nom Nkodo Si Tobi François, l’icône du Bikutsi, rythme dominant dans la région du Centre, a façonné plusieurs autres artistes. Il a d’ailleurs été pour la majorité une source d’inspiration, un modèle voire un paradigme. Artiste musicien, auteur, compositeur, arrangeur, guitariste, Nkodo Sitony, a fait vibrer le Cameroun pendant près de 40 ans. C’est à ce titre qu’il est détenteur d’une importante discographie constituée de plusieurs albums.
Né le 25 août 1959, Nkodo Sitony est parmi le pionnier du rythme Bikutsi. L’homme dans son immense talent, a compris qu’on pouvait remplacer le clavier balafon avec la guitare solo. Il a valorisé la musique assistée par ordinateur. Sur les traces de l’artiste musicien Messi Martin, père du Bikutsi moderne, Nkodo Sitony a marqué plusieurs esprits. C’est le cas de l’artiste musicien Ringo Star « Nkodo Sitony était pour moi un modèle. Sa musique bien filtrée n’avait pas tous ces bruits qu’on entend dans les chansons de nos jours. Ses messages, aah ! Il prenait du temps pour composer ses chansons. Tu t’assois, tu écoutes le message, tu comprends que c’est une autre dimension ». C’était justement une autre dimension. Ce baobab a vu ses œuvres récompensées par la haute hiérarchie. Il en est de ses titres 90 degré de Bikutsi à l’ombre, Mininga Meyong Mese ou dolo’o Eba. Sacré à deux reprises disque d’or en 1988 et 1990, l’enfant des collines du village Edouma, s’est aussi initié au mvet, au balafon et percussion. Plusieurs jeunes artistes sont passés par son école. Et ce n’est pas Messi Martin, Zanzibar qui diront le contraire outre-tombe, encore moins Ange Ebogo Emerant, Tonton Ebogo, Ama Pierrot, Lady Ponce ou K-Tino, la femme du peuple qui diront le contraire dans ce monde des vivants.
Des signes qui ne trompent pas.
L’artiste Nkodo Sitony n’était pas un arriviste dans le domaine de la musique. L’enfant terrible de l’arrondissement d’Olanguina a passé beaucoup de temps à Douala aux côtés d’Eboa Lottin, célèbre artiste du rythme Makossa propre aux Sawa dans le Littoral. C’est donc ce Makossa qui a rythmé ses premiers pas dans la sphère musicale. A l’époque, il affectionnait le groupe d’artiste les Blacks Style. Il a pendant un temps cheminé avec Guy Lobé, Dina Bell, Ben Decca, Prince Nico Mbarga et bien d’autres avant de regagner Yaoundé pour promouvoir le Bikutsi. Il sera au top des meilleurs classements Hit-Parade, le public va savourer ses morceaux partout dans les ventes emportées, les mariages, baptêmes et dans les cabarets notamment au Carrossel Nigth Club. Il va s’envoler pour l’hexagone sans jamais oublier sa guitare pendant des années avant de faire un retour au bercail. Frappé par la maladie, il va rendre l’âme après une opération chirurgicale. Adieux l’artiste.
J ai les larmes sur la joue il a bercé mon enfance avec ses chansons metil wa no et au village vraiment je lui rend un grand hommage. Et surtout la vie de se bat monde n est rien. Mes frères et sœurs faisons du bien et laissons des bonnes traces après notre mort. Vas grand artiste et repose en pays nous ne t oublieront jamais