La région du Sud Cameroun reste encore à la traine malgré la forte présence des fils de cette partie du pays dans les hautes sphères du pouvoir décisionnel. Avec l’inauguration de la route Sangmélima-Ouesso, les populations souhaitent que d’autres mécanismes soient déclenchés pour que la pauvreté ne soit définitivement qu’un triste souvenir dans leur mémoire.
La région du Sud tire t-elle le diable par la queue ? La question a toujours fait l’objet des débats dans les chaînes de radio et télévision au regard du retard de développement qu’elle accuse par rapport au degré d’émancipation des autres régions du pays. Et pourtant, c’est la région qui ne souffre guère d’une élite capable de changer son destin en un tour de main. Si l’histoire visite les continents, les pays, les communautés, il est tout aussi vrai que l’histoire développement effectif peut visiter la région du Sud Cameroun. La nouvelle route Sangmelima-Ouesso est déjà un début de Solution car, là où la route passe, le développement suit, a-t-on coutume de dire.
Sa proximité avec les pays voisins notamment, le Congo, la République Centrafrique et le Gabon est déjà un facteur déterminant pour impulser la dynamique locale. D’aucuns estiment, qu’il faut juste la volonté voire un sursaut d’orgueil. Le Cameroun entretient depuis 1969, des relations diplomatiques avec ses pays voisins. L’on estime que, la région du Sud peut en tirer grand profit comme c’est le cas avec ce corridor et l’Université Inter-Etats de Sangmélima. Son rôle de promotion de l’Education et surtout du développement du numérique est déjà bénéfique aux jeunes de la région dont l’exode rural faisait perdre à la région, ses jeunes. Il faut Bien que le développement participatif soit le levier qui action l’émergence du Sud Cameroun.
Sortir le Sud de la pauvreté : un impératif catégorique.
« Je vais vous dire une chose, le développement ne se réduit pas en nombre d’élites, de forages ou de moulins à écraser qu’on donne aux coopératives. C’est une affaire de conjugaison d’efforts. Qu’on laisse cette histoire que nous avons des élites. La population doit penser son type de développement pour qu’ensemble avec ces élites, la machine soit lancée. Je loue les efforts du conseil régional du Sud qui s’est lancé dans cette vision. Seulement, il faut un changement de mentalité. Évitez cette politique qui veut que l’on ne parle que de moi. Ça étouffe et ça entraine le retrait des autres élites du coin de la scène de développement. Il faut faire avec tout le monde. Il faut apporter son appui à toute initiative de développement. Je ne peux pas quitter Yaoundé et aller développer une autre région. Non, c’est faux. Que nos élites que j’accuse le comprennent. Il y a le conseil régional qui pense le développement au sommet de la région. Il y a les communes (qui bénéficient des micros programmes), les promoteurs privés et les populations. C’est une chaîne mon fils. Cette chaîne doit travailler en synergie et non que chacun vienne poser de petites actions individuelles et égoïstes qui répondent plutôt à un besoin aux aspirations politiques ou de positionnement. Si les gens refusent de le comprendre ainsi, la décentralisation qui appelle le développement local, ne sera qu’une illusion », faisait savoir un ancien maire de la localité.
A côté de cette conjugaison d’efforts tant réclamée, d’autres estiment que la région du Sud est une mine de richesses. L’on ne saurait y vivre comme ce lézard qui dans un sac d’ignames, meurt de faim. « Si vous êtes élite du Sud, vous faites venir des partenaires au développement, les opérateurs économiques pour vos intérêts, et au moins problème, vous jouez les protégés de ces derniers, il faut comprendre que c’est la région que vous tuez. Je crois que, la logique voudrait qu’on aille cueillir ailleurs pour ramener dans sa région pour le bien de la communauté. C’est ça qui doit être le credo de nos élites. Quand vous regardez la région de l’Est et celle du Sud restées à la traine avec autant de richesses, c’est que nos élites politiques n’ont encore rien compris du développement local. J’ai été maire donc, acteur de développement. Pour sortir la région du Sud de sa pauvreté, il faut une épuration de mentalité, une conjugaison d’efforts, un répertoire de projets à réaliser, je veux dire un document boussole, un peu de moyens pour accompagner et soutenir l’esprit d’initiative. C’est tout et le développement est là.», conclut notre ancien maire.