Dans son traditionnel discours du 10 février à la jeunesse, le président Paul Biya a l’accoutumé appelé la jeunesse à se saisir des opportunités que l’Etat met à leur disposition pour leur autonomisation.
Dans son allocution du 10 février dernier à la jeunesse, le Président Paul Biya s’est montré plus rassurent sur du papier que dans les fait à en croire les déboires de certains jeunes Camerounais toujours à la recherche de l’emploi en vain. Dans ce speech, le Chef d’Etat Camerounais souligne : « Grâce à une bonne maitrise de notre économie, nous avons continué la mise en place du Plan Triennal Spécial-Jeunes, qui a permis le financement de 8430 projets, 119 clusters économiques,
132 villages pionniers de seconde génération ainsi que la création de près de 22.000 emplois directs. » Il ressort de cette même oraison que pour l’année 2021, le financement de l’ensemble de ces programmes et projets se chiffre à 190 milliards de Francs CFA. En perspective, le Gouvernement, et ceci, grâce à la politique de promotion de l’emploi des jeunes, inscrite dans le Plan d’Action Prioritaire à l’horizon 2030, il est prévu la création de 600.000 emplois par an, avec l’implication des Collectivités Territoriales Décentralisées. Des chiffres qui excitent à l’éloge pourtant qui constitue aux yeux de certains jeunes l’arbre qui cache la grande forêt.
Ludovic, étudiant à l’université de Yaoundé I nous fait savoir qu’il y a beaucoup d’incongruité dans le critère de sélection des projets jeunes à financer parlant du Plan Spécial Triennal Jeune : « Chaque cadre s’arrange à introduire dans des listes des frères et amis afin qu’ils bénéficient de ce financement même si le projet n’est pas convaincant. D’autres responsables chargés du projet au niveau du MINJEC ont instauré une sorte de trafic du genre, ils montent les projets de leurs complices et après décaissement de l’argent, ils se partagent. » Notre interlocuteur nous fait savoir que c’est pour cela que depuis la mise sur pied de ce projet, le chômage ne semble pas avoir reculer dans le pays car ces jeunes financés sans véritable projet se trouvent en train d’acheter des motos pour faire du transport, malheureusement celles-ci sont de courte durée.
Un autre élément qui apparait dans le discours du Chef de l’Etat dont les jeunes ne tirent jusqu’ici aucun profit, c’est bien la carte biométrique jeune. Il est tiré de la même allocution que l’Observatoire Nationale de la Jeunesse a pu produire dans le cadre de ses multiples déploiements sur le terrain 50 000 cartes biométriques pour les jeunes, destinées à faciliter leur accès à plusieurs produits et services sociaux de base à des coûts réduits. Aline nous apprend que depuis l’obtention de sa carte biométrique, elle n’a reçu aucune réduction dans les institutions qui sont supposées tenir compte du détenteur de la carte. Voilà encore un projet qui est plus une vue de l’esprit qu’une réalité.
Des situations qui fâchent et amènent certains jeunes Camerounais à se désintéresser des discours du Chef de L’Etat. Car « il dit une chose et ce qui est fait en est une autre.» Afin que ces différent projets profitent réellement au méritants et à ceux qui en ont véritablement besoin, il serait nécessaire de mettre sur pied une commission de contrôle et de suivi de ces activités qui soit indépendante des organes en charge de la mise en œuvre.