Le discours des pouvoirs publics qui tiennent à sensibiliser les parents sur l’interdiction du travail des enfants est rejeté en bloc dans plusieurs ménages.

Un doigt accusateur pointe plutôt ces pouvoirs publics d’être la cause de la pauvreté des familles camerounaises. Et les dérives autour du travail des enfants se multiplient : « Seuls les parents qui s’assoient   pour manger et qui ne savent pas combien coûte un sac de riz ou un pain, peuvent interdire à leurs enfants de ne pas travailler. Pour nous autres, c’est la débrouillardise au quotidien. Le Smig au Cameroun c’est combien ? Que l’on commence par améliorer le salaire des camerounais avant de venir nous dire que le travail des enfants est interdit. Ce n’est plus le temps où pendant les vacances, on envoyait les enfants au village. Ils doivent se battre maintenant pour nous aider à préparer leur scolarité.  On nous tient de beaux discours à la télévision alors qu’ils savent que la situation économique ou salariale des parents ne permet plus de joindre les deux bouts », fait savoir un parent qui visiblement soutient le travail des enfants : « Nous avons rendu nos enfants faibles en disant qu’ils ne doivent pas travailler. Ça nous a rattrapé. Le pays évolue sauf la production des richesses. C’est tout le contraire des pays développés. Qu’on apprenne maintenant à l’enfant à se battre. C’est dès la tendre enfance qu’il doit comprendre que la vie est dure, il faut se battre ».

Ici, personne semble ne pas se soucier des dangers et des risquent que ces enfants mineurs encourent dans les rues : bagarres, Accidents, viol, crimes rituels entre autres.

Aider les parents pour l’OIT, c’est effectuer des tâches qui ne privent pas les enfants de leur enfance, de leur potentiel, de leurs capacités, de leur dignité ; des tâches qui ne nuisent pas à leur santé, scolarité, développement physique et mental. Dans plusieurs familles, c’est tout le contraire. Des dérives à n’en point finir.

Peine perdue ?

Pour l’Organisation Internationale du Travail, les États parties doivent impérativement continuer la lutte contre le travail des enfants. Au Cameroun, avec la conjoncture, les statistiques sur le travail des enfants restent élevées. 24% pour les garçons et 23,7% pour les filles. Ces taux sont fonction des régions et ce sont les régions du septentrion qui tirent le diable par la queue.  A l’Extrême-nord par exemple, 60% des filles participent au marché du travail contre 40% des garçons. Dans la région de l’Est, malgré l’interdiction du ministère des Mines de l’accès des mineurs sur les sites d’exploitation minière, plusieurs familles ici jouent les Rodéos.

Le gouvernement qui entend poursuivre son combat, ne croise pas les bras. Des actions avec ses partenaires sont menées pour l’alphabétisation des enfants issus des couches sociales défavorisées et la protection des droits et du bien-être de l’enfant. Pour gagner ce combat une conjugaison d’efforts parents-pouvoirs publics s’avère indispensable pour mettre l’enfant à l’abri du travail forcé et autres abus prohibés.

 

Jean Baptiste Bidima

 

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