Yaoundé et Moscou ont réaffirmé il y a quelques jours en Russie, leur volonté de marcher main dans la main dans le cadre d’une coopération militaire. L’accord en question bien que salué par la plupart des camerounais, suscite des interrogations chez ceux qui se réclament pro-français. Pourquoi un tel accord alors que la Russie est en pleine guerre ?

 

Le Cameroun dans sa stratégie de diversification de sa coopération internationale, vient de signer avec la Russie, pays de Vladimir Poutine, un accord de coopération militaire. Les documents y relatifs ont été paraphés à Moscou. Le ministre délégué à la Présidence de la République en charge de la Défense, Joseph Beti Assomo représentait la partie camerounaise et le général Sergueï Choïgou au nom de la Russie.

Le contenu de cet accord est assez édifiant. Il ressort à l’article 2 de ce document à valeur juridique de 13 pages que, les deux États conviennent de l’échange d’opinions et d’informations en matière de politique de défense et de sécurité internationale ; de développer des relations dans le domaine de la formation conjointe et d’entrainement militaire. Ses relations touchent aussi bien la médecine, la topographie, les échanges d’expérience en matière de maintien de la paix et l’interaction dans les opérations de soutien à la paix. Cet accord faut-il le souligner, n’est pas le premier du genre. Plusieurs experts en relations internationales au Cameroun le situe dans la continuité des rapports que Moscou et Yaoundé entretiennent depuis des lustres.

Une peur bleue

Pour les pro-français, il fallait d’abord recourir à la permission de la puissance métropolitaine : « Le Cameroun est un pré-carré français. La Russie devrait demander l’aval de la France qui apporte déjà ce soutien au Cameroun. Un accord pareil peut amener la France à prendre un certain nombre de sanctions contre le Cameroun. Nous risquons gros dans cette affaire ». L’on note donc que d’aucuns estiment que, le destin du Cameroun est entre les mains de son ancien et omniprésent maître.

Soutien au régime de Yaoundé

S’il est vrai que le sujet alimente des commentaires dans les médias et réseaux sociaux, au sein de l’opinion publique, l’on salue le courage « froid et monstre » de Yaoundé : « Est-ce que vous entendez ? On parle de coopération militaire. Je ne peux qu’être fier d’une telle initiative. Le Cameroun a besoin de diversifier ses amis, étendre sa coopération avec de vrais pays comme la Russie, un puissant mondial redoutable. Quand on a un accord militaire avec une telle puissance, mon dieu ! Vous savez ce que cela signifie ? ». Pour cet internationaliste, le Cameroun devrait aussi avoir des pays capables de voler à son secours en cas d’attaque ou de menace. Il souhaite un tel accord avec d’autres pays comme la Corée du Nord, la Chine, l’Inde, l’Irak ; des pays dont la puissance de feu n’est soumise à aucune contestation.

Pour le Camerounais ordinaire, le seul nom de la Russie est déjà une garantie : « Les russes ne sont pas des gens faux, c’est-à-dire des gens à double visages. Ils sont vrais et ce sont des gens comme çà qu’il faut avoir comme amis. Vous n’êtes pas fatigués de toujours attendre tout de la France ? La Russie peut être un bon ami pour le Cameroun surtout quand on parle de coopération militaire ».

Pour d’autres, le Cameroun n’est pas une colonie française encore moins son laquais : « Le Cameroun est un pays autonome. Il pactise avec qui il veut. Le Cameroun a ses intérêts à protéger. Ce n’est pas parce que la Russie en guerre en Ukraine que cet accord doit poser problème. Qui a sauvé Touadera en RCA ? Ce n’est pas cette Russie ? Au Tchad, Idriss Deby Itno n’est pas décédé ? Entre lui et Touadera, qui devait mourir avant l’autre ? Ce n’est pas Touadera ? Nous devons dire merci à la Russie pour son intervention rapide en RCA.  C’est des gens comme ça qu’on doit avoir comme amis au Cameroun ».

En somme, la majorité des camerounais fondent beaucoup d’espoir en cet accord de coopération militaire avec la Russie pour la stabilité du pays dans les régions du Nord, Nord-Ouest, Sud-Ouest et à l’Est.

 

 

Jean Baptiste Bidima

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