Au regard d’un certain nombre de péripéties liées au contexte sanitaire et politique, d’aucuns n’hésitent pas à évoquer la thèse d’une célébration en crises.

Le défilé du 20 mai se prépare minutieusement à Yaoundé, siège des institutions politiques du Cameroun. Si les civils ont pris d’assaut certaines rues de la capitale pour préparer l’événement, les militaires quant à eux se déploient notamment, à la base aérienne 101 pour une démonstration prochaine de puissance au boulevard du 20 mai, devant le Chef de l’Etat qui a quitté le Cameroun afin de matinée du samedi, 14 mai pour un cours séjours privé en Europe ; 06 jours seulement avant la célébration de la fête nationale.  Plusieurs populations à tort ou à raison, ont tôt fait de conclure à une fête sans manifestation. Un péril sur l’unité nationale, pourrait-on ainsi dire ! Et pourtant, les manifestations civiles y relatives ont déjà été lancées dans le Moungo par le ministre de la Jeunesse et de l’Education Civique, Coordonnateur des manifestations civiles liées à la 50e édition de la fête de l’Unité.

C’est donc une mobilisation tout azimut tant du côté des civils que des forces de défense et de sécurité. Le défilé au boulevard du 20 mai à Yaoundé est prévu pour 90 minutes. Les consignes de ce défilé sont appelées à être respectées par les hommes en tenue, élèves, partis politiques entre autres.

Unité en péril

Le défilé du 20 mai est certain au regard de la mobilisation des forces de Défense, de sécurité et des populations civiles. Seulement, le doute plane encore dans les esprits pour diverses raisons. La principale, c’est la résurgence de la pandémie à coronavirus telle qu’évoqué par le ministre de la santé publique.  La célébration de la fête du Travail a été mise en mal à cause de la résurgence du covid-19. Personne n’avait imaginé que cette fête allait se dérouler dans un climat de morosité critique tant il est vrai que le 08 mars, les femmes avaient célébré la journée à elles dédiée en grande pompe sur le triangle national. Entre le 08 mars et le 1er mai, le covid-19 avait changé la donne voire le cours des évènements. Le gouvernement avait jugé utile de protéger les travailleurs que de les laisser s’attrouper pour se faire contaminer. Mieux vaut une population des travailleurs en santé qu’une célébration à haute intensité de risque. Il ne serait pas surprenant que le défilé du 20 venait à être suspendu pour une raison de protection des populations contre la pandémie du siècle. L’on devrait donc être paré à toute éventualité.

D’aucuns s’accordent à dire que, la 50e édition de la fête de l’unité nationale est fonction de la situation sanitaire du pays. Ce qui veut dire en d’autres termes que, le sort du défilé est lié au covid-19 en recul ou en nette progression.

D’un autre point de vue, l’unité nationale est mise en péril dans la partie anglophone du pays.  Certains groupuscules armés encore dans la brousse, seraient décidés à s’opposer farouchement à la célébration de l’unité nationale au Nord-ouest et au Sud-Ouest. Si au niveau du pouvoir de Yaoundé, la forme de l’Etat ne se négocie pas et que le Cameroun reste et demeure un État unitaire indivisible et décentralisé, ces hors-la-loi de la zone anglophone ne l’entendent pas de cette oreille. C’est la sécession ou rien. Zéro manifestations. Il faudra penser à déployer une force militaire supplémentaire dans cette partie du pays pour le 20 mai.

 

Jean Baptiste Bidima

 

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