Alors que le gouvernement camerounais, lors une conférence de presse conjointe des ministres de l’Eau et de l’Énergie, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation, du Commerce autour du ministre de la Communication le 10 août dernier, rassurait les camerounais sur la maitrise de l’inflation ayant cours dans le pays et la batterie de mesures prises pour éviter le pire. Voilà que ces propos viennent d’être rattraper par les meuniers qui menacent de revoir plutôt le prix du blé à la hausse dans les prochains jours.
Le secrétaire général du Groupement des industries meunières du Cameroun (Gimc), Alfred Momo Ebongué, dans une note actuelle en circulation dans les réseaux sociaux, fait savoir que l’éventualité d’une nouvelle hausse des prix de la farine de blé, après celle de mars 2021, soit 2.000 FCFA. Le prix de vente du sac de farine de 50 kg à la sortie d’usine étant passé de 17 000 à 19 000 FCFA ; puis en mars 2022, avec un supplément de 5000 FCFA sur le prix du sac de 50kg, lequel est passé de 19 000 à 24 000 FCFA. Une situation sur le point de connaitre une autre hausse dans les jours à venir. En effet, les patrons des industries meunières du pays disent ne pas percevoir les effets de cette subvention annoncée le 10 août dernier par le gouvernement et évaluée à 2500 FCFA par sac de farine. Ils évoquent à cet effet une explosion des surcoûts liés à la production, dus à une combinaison de facteurs exogènes.
La filière farine de blé : La subvention gouvernementale de 5 milliards de FCFA devenue insuffisante
Il est à souligner que depuis la fin du premier semestre 2022, le coût du blé à l’international a atteint et dépassé la barre de 500 euros/tonne, soit sensiblement 327 975 FCFA/tonne. Les meuniers subissent durement les effets avec cette envolée des coûts des matières premières. Il est sans doute vrai qu’ils ne sont plus à même d’assurer leur solvabilité auprès des fournisseurs. D’où l’hypothèse d’une nouvelle hausse au mois de juillet dernier, soit 4000 FCFA en plus sur le sac de farine de 50kg, qui passerait alors de 24 000 à 28 000 FCFA, à l’effet d’amortir les surcoûts de production. Face à la situation, le ministre du Commerce a annoncé aux acteurs de la filière, la décision prise par le président de la République de leur verser une « compensation financière » des surcoûts. Cette annonce a alors « rendu caduque notre décision d’augmentation de prix », révèle le secrétaire générale du Gimc.
Il s’agissait donc d’une compensation traduite en une subvention de 5 milliards de FCFA, à raison de 2500 FCFA par sac de farine, et décidée par le gouvernement à l’insu des meuniers, tarde cependant à être effective. Une décision dont la mise en application serait noyée par le ministre des Finances Louis Paul Motaze chargé de son implémentation. « Le Ministre des Finances ne se rapprochant pas de nous pour les modalités pratiques de cette décision, nous avons demandé il y a déjà 25 jours à le rencontrer, notre demande n’a pas encore eu de suite », déplore Alfred Momo Ebongué. Les meuniers se plaignent en outre de ne pas percevoir les répercussions de cette subvention annoncée sur leurs activités, et agitent plus que jamais la menace d’une nouvelle hausse des prix de la farine de blé.