Le Tribunal criminel, près le Tribunal de Première instance d’Abidjan, en Côte d’Ivoire a ouvert, ce mercredi 30 novembre 2022, comme prévu, le procès de dix (18) présumés terroristes. Lesquels sont accusés d’avoir perpétré les actes terroristes qui ont frappé la ville balnéaire de Grand-Bassam, le 13 mars 2016, avec un bilan de 19 personnes tuées.
Pour l’ouverture dudit procès, ont comparu à la barre quatre (4) prévenus arrêtés pour complicité. Ce sont deux Ivoiriens et deux Maliens accusés d’avoir transporté, hébergé et servi de guides de repérage à ceux qui ont semé la terreur à Grand-Bassam. Deux Avocats ont été désignés d’office par le Ministère public pour la Défense des présumés complices interrogés pour répondre du chapelet à charge énumérant des faits «d’assassinat, tentative d’assassinat, actes de terrorisme, recel de malfaiteurs, coups et blessures volontaires par armes à feu, détention illégale d’armes à feu et de munitions de guerre et complicité desdits faits».
Sur ce réquisitoire à charge, les accusés ont subi l’interrogatoire conjoint du président du Tribunal et du Procureur, avec 16 témoins à charge présents au prétoire sur les quatre-vingts (80) appelés.
À l’entame de l’audience, une vidéo de la reconstitution des faits est projetée. Cissé Mohamed, de nationalité malienne, résident en Côte d’Ivoire depuis la fin des années 80, a été le premier prévenu à être interrogé. Il lui est reproché d’avoir transporté à Grand-Bassam et même pour des courses, Kunta Dallah, le cerveau présumé de l’attaque terroriste, toujours en fuite. Le prévenu répond avoir simplement transporté Kunta Dallah, sans aucunement savoir ce qui se tramait ce 13 mars 2016. «Si vous saviez ce que préparait Kunta Dallah, est-ce que vous l’auriez transporté ?», interroge le président du Tribunal. Le prévenu Cissé Mohamed réagit par la négative. «Si je savais ce qui allait se passer ce jour-là, je n’allais jamais aider ce monsieur (ndlr Kunta Dallah), encore moins le transporter. Je suis chauffeur et je ne fait que mon travail», se défend l’accusé. L’interrogatoire du jour s’est focalisé sur le seul Cissé Mohamed, à ce procès qui ira jusqu’au 22 décembre 2022.
Pour rappel, le mercredi 13 mars 2016, trois jeunes assaillants ont remonté la plage de Grand-Bassam, une station balnéaire près d’Abidjan et très fréquentée par des étrangers. Par des tirs nourris, ils ont pris d’assaut plusieurs restaurants. Cette attaque avait été revendiquée par une branche sous régionale de Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
En janvier 2017, les soldats de la force française Barkhane au Mali avaient capturé un suspect-clé, répondant au nom de Mimi Ould Baba Ould Cheikh, considéré par les autorités ivoiriennes comme l’un des cerveaux de ladite attaque. Tout comme le bilan détaillé de cette attaque a fait état de dix-neuf (19) morts dont neuf (09) Ivoiriens, quatre (4) Français, un (01) Libanais, une Allemande, une (01) Macédoine, une (01) Malienne, une (01) Nigériane et une (01) personne non identifiée, ainsi que trente-trois (33) blessés.
Marcel Louoba Dezogno
Correspond en Côte d’Ivoire