Depuis quelques jours, Douala la cité capitale économique du Cameroun ploie dans une insécurité caractérisée par des actes de vandalisme, d’agression et de pillages à ciel ouvert et orchestrés par des jeunes dont la tranche d’âge varie entre 19 et 28 ans.
Ces jeunes (hommes pour la plupart) sèment la peur et la terreur dans certains quartiers chauds de Douala à l’instar d’Akwa, Deido ou encore à la Douche municipale à Bessengue. Armés de machettes, couteaux, gourdins, bâton et autre armes blanches, ils cassent boutiques et échoppes et emportent tout sur leur passage. Ceux qui essayent de les résister en payent les frais.
Une situation qui est le remake des mois d’août et septembre derniers où ces jeunes appelés » Les microbes » avaient posé de mêmes actes devant l’impuissance d’une population civile surprise et même devant certains hommes en tenue impuissants devant une foule armée et décider à en découdre.
« mêmes les hommes en tenue lorsqu’ils ne sont pas en groupe et assez armés n’osent pas affronter ces microbes» ne manquait pas de préciser un habitant de Douala . « il n’est pas bon d’être dehors à partir de 19h » ajoute un autre. En effet, ces jeunes opèrent à partir de 19h même si quelques actes sont observés aussi en journée.
Si l’on a tôt fait de placer ces actes dans le contexte de l’approche des fêtes de fin d’année et la recherche du gain » facile » par ces jeunes (chose qui n’est peut-être pas faux), il importe de s’interroger sur les mobiles réels de tels actes posés par une jeunesse qui certainement fait ses premiers pas dans la criminalité et le banditisme.
Il faut le rappeler, ces jeunes ne sont âgés que de 18 à 29 ans au plus, un âge de la scolarité et de la recherche de l’emploi. Ne sont-ils pas victimes d’un système confisqué par une certaine classe de la société et qui les obligerait à être les damnés de la République, loin de nous l’intention d’encourager ces pratiques, que nous condamnons avec la dernière énergie. Nous nous posons juste des questions que chacun de vous a dû se poser pour essayer de comprendre la montée de ce phénomène qui devient répétitif dans une ville, poumon économique de notre pays et de l’Afrique Centrale et dont les conséquences peuvent impacter l’économie de la sous région.
La jeunesse Camerounaise dite de troisième zone, est abandonnée à elle même, et ce n’est pas un secret. Le taux de chômage des jeunes au Cameroun en est un indicateur. Le taux de chômage a augmenté de 6,1% au Cameroun en 2021 par rapport à l’année 2020, selon la dernière édition des indicateurs de développement durable publiée mercredi soir 29 novembre par l’Institut national des statistiques (INS). Alors que les femmes (6,1%) sont plus touchées par le chômage que les hommes (5%), le taux de sous-emploi global est de 65% pendant la même période, en baisse de 4 points par rapport à 2020.
L’INS attribue cette situation à la pandémie de la COVID-19, qui a eu des effets néfastes sur l’emploi, la perte d’emploi ou la cessation d’activité ayant touché à peu près trois ménages sur cinq (54%) en juillet 2021.
Aujourd’hui, les autorités de la région ciblent le secteur de moto taxi en interdisant leur activité entre 18h et 05h du matin. Le vrai problème n’est il pas ailleurs ? Il faut un dialogue social inclusif pour comprendre les problèmes réels de ces jeunes.
Il faut cesser de faire la gouvernance bureaucratique pendant que la jeunesse se meurt