À un mois de la tenue de l’élection présidentielle prévue en cette année 2023, l’insécurité grandissante dans certaines régions du pays risque de porter un coup sérieux quant à la tenue de ce scrutin selon le président de la commission électorale.
Les Nigérians seront appelés aux urnes le 25 février prochain à l’effet à désigner le successeur du président Muhammadu Buhari, ancien général qui ne se représente pas après deux mandats. Selon plusieurs observateurs et au regard de la situation sécuritaire du pays, ces deux mandats dirigés par Muhammadu Buhari n’ont pas permis de juguler les graves problèmes sécuritaires qui minent le pays (violente insurrection djihadiste dans le nord-est, tensions séparatistes au sud, criminalité en hausse dans le nord-ouest et le centre). Une situation qui inquiète au plus haut niveau le président de la commission électorale qui selon lui pourrait aboutir à l’annulation du scrutin
« Si on ne parvient pas à surveiller et faire baisser l’insécurité, cela pourrait déboucher sur l’annulation et/ou le report des élections dans assez de circonscriptions pour empêcher la proclamation des résultats », a déclaré Abdullahi Abdu Zuru, l’un des responsables de l’Inec, lors d’une rencontre à Abuja. Ce scénario qui, selon lui, pourrait alors « provoquer une crise constitutionnelle ».
Pour assurer l’effectivité et la réussite de ce scrutin le 25 février prochain, l’Inec préconise que , toutes les forces de sécurité et responsables électoraux soient équipés pour pouvoir affronter « n’importe quel défi à tout moment ». Pour que ces élections soient un succès, l’Inec « met toutes les chances de son côté pour s’assurer qu’une sécurité complète soit assurée aux personnels, au matériel et aux processus électoraux », a-t-il ajouté.
Pays le plus peuplé d’Afrique, le Nigeria fait face à une grave crise économique et à de nombreux problèmes sécuritaires. Le 07 Janvier dernier, des hommes armés ont enlevé plus de trente personnes, dont certaines ont pu ensuite être libérées, lors de l’attaque d’une gare dans le sud, selon les autorités locales. Des scènes pareilles sont légions au Nigeria, en particulier dans le nord-ouest et le centre.
L’Inec avait récemment mis en garde contre la menace d’une intensification des violences pendant la campagne électorale, ajoutant qu’elle avait recensé au moins cinquante attaques, dont certaines contre ses bureaux, depuis le début de l’exercice il y a près de deux mois.
Pour le scrutin du 25 février prochain, dix-huit candidats briguent la succession de M. Buhari, dont Bola Tinubu du Congrès des progressistes (APC, au pouvoir), Atiku Abubakar du Parti démocratique populaire (PDP), et Peter Obi du Parti travailliste (LP).