La cheffe de fil du Rassemblement National (RN) en France séjourne depuis le 16 Janvier 2023 dans le pays de la Teranga.
C’est une visite de trois jours qui ne passe pas inaperçue. Marine Le Pen est en Afrique depuis lundi dernier. Alors que l’opposition française s’apprête à manifester contre la réforme des retraites, l’éternelle candidate du Rassemblement National à la l’élection présidentielle en France a certainement décidé de tourner le dos aux batailles franco-françaises pour chercher du » réconfort » et du » soutien » vers les anciennes colonies.
Que cherche véritablement Marine Le Pen au Sénégal ?
Plusieurs observateurs pensent que la présence de Marine Le Pen vise essentiellement à « soigner sa stature internationale et de présenter sa vision d’un «codéveloppement euro-africain» « . Au cours de cette visite de trois jours, Marine Le Pen pourrait rencontrer le Président sénégalais Macky Sall.
Dans une tribune publiée ce lundi dans le journal l’Opinion, la potentielle future candidate à l’élection présidentielle de 2027 en France détaille ses ambitions : redorer une relation parfois tumultueuse entre le Sénégal et la France, afin de « peser ensemble à l’OMC comme dans les négociations de bloc à bloc, pour réussir cette conciliation complexe de l’équilibre des sociétés avec une exigence d’une croissance soutenable ».
Si nombreux sont ces africains qui s’interrogent sur le choix du Sénégal pour impulser cette coopération voulu par Marine Le Pen, il faut préciser que ce choix de la responsable en chef du RN n’est pas anodin. Lors du premier tour de l’élection présidentielle de 2022, Marine Le Pen avait recueilli 6,09% des suffrages des ressortissants français au Sénégal, aussi, elle a toujours appelé à ce qu’un siège au conseil de sécurité des Nations Unies soit attribué au Sénégal.
Marine Le Pen, la femme qui chasse les africains de la France
Sans surprise, lors de l’élection présidentielle de 2022 en France, les propositions de Marine Le Pen visaient en premier lieu à réduire l’immigration africaine, régulière comme irrégulière. La candidate du RN entendait «interdire ou arrêter» les regroupements familiaux (12 000 décisions favorables en 2020), supprimer le droit du sol, mettre fin aux régularisations des étrangers présents sur le territoire français (environ 30 000 par an) et «lever tous les obstacles» à leur expulsion. L’un de ces «obstacles» est la non-délivrance des laissez-passer – obligatoires pour renvoyer une personne dans son pays d’origine – par les consulats des Etats en question.
Marine Le Pen promettait qu’elle tordra le bras aux pays récalcitrants, en exerçant explicitement un chantage aux visas et à l’aide publique au développement. «Si un Etat refuse de reprendre ses ressortissants, il fera l’expérience d’une fermeté…»
Est-elle réellement l’amie des africains ? Marine Le Pen cherche une porte d’entrée sûre à l’Elysée et l’Afrique peut être sa clé. Alors tous les moyens sont bons. Aux Africains d’être vigilants.