Le regard de l’historien BINIGA NKOU Benoît Synclair suite à la mise sur pied par Emmanuel Macron d’une Commission Mémoire sur le Cameroun.
En plein 21e siècle, on s’attend à être associé et faire partie d’une commission pour écrire l’histoire du Cameroun jumelée aux responsabilités de la France ?
Ceux qui l’ont déjà fait avec la documentation non déclassifiée, cela a-t-il déjà changé la notoriété de ces auteurs ou nous a déjà empêché de les décrédibiliser ? Il me semble que l’Africain a encore une longue marche! Il faut rééditer l’ouvrage légendaire de MBEMBE « Sortir de la grande nuit ». C’est quand on va déclassifier ces documents que le développement va pousser de terre comme des champignons en Afrique et au Cameroun ? C’est quand cette histoire sera écrite avec les Français, reconnaissants leurs responsabilités dans les crimes odieux perpétrés en Afrique et au Cameroun que cela va amener la France à ne plus faire sa politique de prédation au Cameroun ?
Chers historiens, en ces temps de grande promotion intellectuelle, la non déclassification des documents prouve à juste titre que la France est criminelle et responsable, autant que plusieurs de nos dirigeants qui les accompagnent dans cette sale besogne ne sont point épargnés.
L’intellectuel ne pleurniche pas. L’intellectuel agit et n’attend pas une reconnaissance politique pour redorer sa bravoure dans la recherche et l’objectivité dans la science.
Que l’Afrique se mette « debout par elle-même ». On a trop d’ouvrages de qualité sur l’histoire du Cameroun sans ces documents non déclassifiés. Cessez la larmographie et actez autant que vous pouvez.