L’armée burkinabée a encore été victime d’une attaque dans le Nord du pays près du Mali dans la région sahélienne ce Mardi. Une attaque qui intervient moins d’une semaine après celle de samedi dernier qui avait fait plus de 50 morts.
Décidément les jours se suivent et se ressemblent au Burkina Faso, du moins pour ce qui concerne le plan sécuritaire. Alors que le pays pleure encore ses enfants, ses soldats tombés samedi dernier au cours d’une attaque menée par des groupes djihadistes aux frontières avec le Mali et le Niger, une attaque qualifiée comme l’une des plus meurtrières car ayant fait plus de 50 morts, voici que les larmes n’ont pas encore fini de sécher qu’une autre attaque au Nord du pays vient endeuiller une nouvelle fois le pays ce lundi.
Pour l’heure, les autorités parlent d’au moins 19 morts, plus de 30 blessés et plusieurs disparus. Il a même fallu selon certaines sources l’intervention de l’armée de l’air pour repousser les assaillants. Ces assaillants seraient des combattants affiliés à l’Etat islamique au grand Sahara et qui seraient arrivés du Mali. C’est une menace globale à laquelle fait face l’armée burkinabée sur le flanc Nord de son territoire.
Une situation incontrôlée
Depuis 2015, le Nord du Mali fait l’objet de nombreuses attaques djihadistes et qui plongent le pays dans une instabilité sécuritaire avec des conséquences politiques que l’on sait. Cette situation est d’autant plus troublante que depuis son arrivée au pouvoir, le jeune capitaine de l’armée Ibrahim Traoré avait entrepris la mise sur pied d’un groupe de supplétifs de l’armée sous l’appellation de Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP). Une opération de mobilisation de l’ensemble du peuple pour une unité d’actions dans la lutte contre le terrorisme.
En fin d’année dernière, ces supplétifs avaient été accusés par le Collectif contre l’Impunité et la Stigmatisation des Communautés (CISC) d’avoir perpétré des attaques contre des civils et tuant 28 personnes dans le Nord-Ouest, un massacre qui avait fait craindre des représailles entre communautés. Les résultats des enquêtes ouvertes par les autorités restent encore attendus.
Aujourd’hui, des voix s’élèvent dans le pays pour interroger l’importance de la campagne de recrutement de nouveaux supplétifs pour aider l’armée dans sa lutte contre les djihadistes. Sur des besoins estimés à 50 000, 90 000 volontaires s’étaient inscrits. Le jeune capitaine ferait-il face à la réalité du pouvoir au Burkina Faso cinq mois seulement après son arrivée par les armes ? Une chose est sûre, la situation ne s’est pas pour autant améliorer depuis son arrivée.
Quant-on sait que ses prédécesseurs immédiats ont été débarqués pour ces mêmes raisons sécuritaires, l’on ne manque pas d’imaginer une situation à la renverse si une solution n’est pas trouvée ou si ces attaques devenues récurrentes ne cessent pas.