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samedi, 21 décembre 2024

Elections sénatoriales : Quel intérêt pour le peuple camerounais?

Alors que débute ce 25 février 2023 sur toute l’étendue du territoire la campagne électorale en vue de l’élection des sénateurs le 12 Mars prochain, nombreux sont ces camerounais qui ne trouvent pas la place de cette institution dans le développement réel et véritable du Cameroun.

C’est connu de tous, du moins pour ceux et celles qui s’intéressent encore à la chose politique au Cameroun, le 12 Mars prochain, le collège des grands électeurs, tel que le consacre l’expression, constitué des conseillers municipaux et des conseillers régionaux, se rendra aux urnes pour désigner ou mieux choisir les hommes et les femmes (papis et mamies dans leur majorité) qui devront siéger à la Chambre Haute du Parlement pour les cinq prochaines années.

Un troisième rendez-vous du genre, après 2013 et 2018. Si dans le camp d’en face, c’est-à-dire, celui de ceux et celles qui y trouvent leurs intérêts, la mise sur pied de cette institution prévue dans la constitution est le couronnement (et c’est peu de le dire) de la démocratie dans notre pays, pour d’autres, non moins intéressés par la chose, le Cameroun n’en a pas besoin pour le moment.

Selon l’article 14 alinéa 2 de la Constitution de 1996, cette Chambre haute du Parlement légifère et contrôle l’action du gouvernement. Au Cameroun, c’est la loi no 96/06 du 18 Janvier 1996 portant révision de la constitution du 02 juin 1972 modifiée et complétée par la loi no 2008/001 du 14 avril 2008 qui éclaire sur ces principaux rôles : Veiller à la cohérence de l’action gouvernementale, légiférer et contrôler l’action gouvernementale, en plus il représente les collectivité territoriales décentralisées. En clair, les sénateurs sont les représentants des communes et des régions au Parlement.

                           Une électrice exécutant son droit de vote

Dans cette optique, les sénateurs devraient inscrire au centre des discussions, les préoccupations et l’amélioration des conditions de vie des populations dont ils portent la voix. Ça c’est ce que dit la loi. Sur le terrain de l’action, interrogeons un temps soit peu les faits d’armes de cette Chambre. Depuis 2013, date d’entrée sur scène de cette institution, a-t-on connaissance d’une action réelle visant le contrôle de l’action gouvernementale ? En termes plus clairs, combien de commissions venues du sénat sont descendues sur le terrain pour s’assurer de la bonne exécution des chantiers, du respect des prix de grande consommation dans les marchés, de la gestion des fonds alloués à tel ou tel autre projets ? Si oui où en sont les conclusions ?

Les cas du Covigate, de la Cangate pour ne citer que ces deux là sont encore en mémoire. Aucune proposition de loi déposée en 10 ans de session ordinaire. Ils indexeront certainement leurs voisins et jeunes frères de la Chambre d’à côté qui, depuis plus de cinquante ans (je dis du n’importe quoi) n’ont pas fait mieux dans ce sens. En 10 ans de législature, aucune action concrète ne peut être mise à l’actif d’un sénat aux sénateurs vieux, vieillissants et mourants (on nous dira que c’est la Chambre des sages). Comment peut-il en être autrement quand 90 pour cent des sénateurs sont issus d’un seul parti et plus est le parti au pouvoir. On dira certainement que le sénat camerounais est à l’image du gouvernement qui nous dirige. Pour rappel, sur les 100 sénateurs qui siègent au sénat, 70 sont issus des urnes et 30 sont nommés par le Président de la République.

Une institution budgétivore

L’enveloppe allouée au Sénat dans la loi des finances pour l’exercice 2023 s’élève à 16 milliards de Franc CFA. Un budget en hausse de près d’un milliard de Francs CFA par rapport à l’exercice précédent. En 2022, le budget de Sénat était de 15,162 milliards de Frans CFA, le même qu’en 2020 et 2021. Selon le journal EcoMatin, en neuf ans de fonctionnement, la Chambre haute du Parlement a englouti 167 milliards de Francs CFA.

L’argent du contribuable, du pauvre camerounais, dépensé pour nourrir des hommes et des femmes dont l’âge impose le repos au village. Combien d’écoles, combien d’hôpitaux de référence, combien de kilomètres de routes, combien de points d’eau auraient pu être construits, aménagés ou réhabilités avec 167 milliards de Francs CFA ? L’émergence tant clamée est encore loin, oui très loin du Cameroun si une telle gabegie persiste.

L’élection du 12 Mars 2023, loin d’être pessimiste, n’apportera rien de nouveau dans le ciel. Le parti au pouvoir a maintenu les mêmes (à quelques exceptions près) qui sont là depuis 10 ans.

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