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samedi, 27 juillet 2024

Tournée de Macron en Afrique : Mention échec

Il faut dire que les attentes nourries côté français par la visite éclair du Président français en Afrique Centrale début mars n’ont pas été comblées au regard des échanges entre le chef de la diplomatie française et ses homologues africains.

Après l’échec de la première tournée de son deuxième mandat effectuée en Juillet 2022 au Cameroun et au Benin entre autre, le Président français Emmanuel Macron avait placé cette deuxième tournée sur le sol africain sous le signe de la reconquête et de l’affirmation de la France comme meilleur partenaire de l’Afrique au moment où ce partenariat paternaliste et colonialiste est mis à rude épreuve dans des pays jadis considérés comme chasse gardée de la France. Le Mali et le Burkina Faso en sont des exemples.
En se rendant au Gabon, au Congo Brazzaville, au Congo Kinshasa et en Angola début mars, l’objectif était clair, il fallait ‘’ ressusciter ‘’ mieux ‘’ raviver ‘’ la flamme des relations entre la France et ces pays considérés comme le ‘’ pré-carré ‘’ français. Malheureusement, cette visite a montré même plutôt comment le président, coincé entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, ne parvient à se faire de véritables alliés. Croyait-il lui-même possible de nouer « une nouvelle relation » et d’effacer ainsi tous les mauvais souvenirs de la Françafrique en si peu de temps ? Le président n’est certes pas le premier et unique responsable du discrédit qui frappe actuellement la France sur le continent. Mais « les frustrations et les colères engendrées par des décennies de politique africaine incapable de prendre en compte une multitude d’évolutions auront atteint leur acmé sous ses deux mandats ». Il est des dynamiques impossibles à renverser pendant un certain temps, pour reprendre les propos d’Alain Léauthier, conseiller éditorial d’un journal français.
« À Libreville, Macron voulait être du « One Forest Summit » voué à la préservation des forêts tropicales. Il a été accusé d’être venu y soutenir Ali Bongo, bientôt candidat à sa réélection. « Pour n’humilier personne », l’Élysée s’était résigné à une halte à Brazzaville – la plus courte possible – et à une rencontre avec le président Denis Sassou-Nguesso, au pouvoir depuis 40 ans. Mais, à Brazza, N’Djamena, Bamako ou Dakar, ces visites aux vieux (et jeunes) crocodiles aux appétits jamais repus ne passent plus. C’est peut-être à Luanda, la capitale angolaise, qu’Emmanuel Macron aura trouvé le ton le plus juste en vantant le « made in Africa » et les vertus d’un partenariat gagnant-gagnant dans une filière agricole très prometteuse. Pas un hasard, puisque l’ancienne colonie portugaise n’est pas directement dans l’ancienne zone d’influence de la France. En fait, le principal enjeu de la tournée résidait en RDC, le pays francophone le plus peuplé, mais aussi potentiellement un des plus riches. Malgré de réels atouts, Paris y souffre du choix fait depuis Nicolas Sarkozy, et assumé aussi par Emmanuel Macron, de faire route dans la région aux côtés du Rwanda et de son kaiser Paul Kagame. Lequel pille sans vergogne son voisin, dans l’est du pays, et soutient les rebelles et massacreurs du groupe M23. Félix Tshisekedi, le président de la RDC, aurait aimé une condamnation sans restriction de l’agresseur rwandais. Faute de l’obtenir, il a grondé son homologue français. »
Encore une occasion manquée pour le Président français qui paye peut-être de sa jeunesse et de son ‘’ immaturité politique ‘’ devant ses ‘’ parents ‘’ et ‘’ grands-parents ‘’ africains, mais aussi devant des jeunes décidés à rétablir l’ordre des choses dans la politique entre la France et l’Afrique. Peut-être la troisième tentative sera la bonne.

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