C’est la quintessence du message tiré du thème retenu pour la célébration de la 137è Fête internationale du travail ce 1er Mai 2023 au Cameroun.
<< Résilience et travail décent : agir ensemble au sein du monde du travail pour améliorer les conditions de vie et l’inclusion sociale ». C’est sous ce thème que va se célèbre ce 1er mai 2022 au Cameroun, la 137è de la journée internationale du travail. Une célébration dont les manifestations connaissent depuis deux éditions déjà des restrictions ( sous sa forme de parade) du fait de la pandémie de Covid-19. Mais cette année, cette célébration sera marquée par le retour de la grande parade du défilé particulièrement au boulevard du 20 mai à Yaoundé, comme ça a été le cas cette année avec la célébration de la fête de la jeunesse le 11 février dernier ou de celle marquant la journée internationale de la femme le 8 mars 2023.
Mais au-delà de ce caractère festif qui noie souvent les vraies raisons de la célébration qui se veut un moment de revendications des droits des travailleurs, il faut dire que le monde du travail au Cameroun reste englué dans une asphyxie administrative avec pour objectif d’étouffer les travailleurs camerounais. Pas de réelles conditions de travail et de vie des travailleurs, à peine 10% des travailleurs du secteur privé bénéficient d’une sécurité sociale selon Isaac Bissala, le président national de l’Union Générale des Travailleurs du Cameroun (UGTC), des salaires au plus bas au fil des ans etc…
Un appel à » agir Ensemble « .
C’est une lapalissade que de dire que dans le monde du travail au Cameroun, la discorde mieux le manque d’action commune est une réalité, car ceci est un fait, et les faits sont sacrés. Les syndicats des travailleurs et le gouvernement peinent encore à s’entendre et à s’accorder sur un minimum social visant le bien être des travailleurs camerounais. La dernière en date, est la décision » unilatérale » du gouvernement à arrêter le Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (Smig) à 41 875F CFA. Selon Jean Marc BIKOKO, président de la CSP et membre du Cameroon Workers Forum (CAWOF), cette décision de l’État << n’a pas respecté les normes de la convention collective du travail.>> Un passage en force du gouvernement qui n’a pas trouvé nécessaire d’élever le Smig à un minimum de 60 mille francs CFA tel que demandé par plusieurs syndicats.
Comment peut-on parler dans ce contexte de l’amélioration des conditions de vie et de l’inclusion sociale si la loi est dictée par une seule partie et où le Cameroun a le Smig le plus bas de l’Afrique Centrale derrière la Guinée Equatoriale 128000 Fcfa, le Congo 90.000 Fcfa, 80.000 Fcfa pour le Gabon et 60.000 Fcfa pour le Tchad ?
Pour rappel, lors de la précédente édition, le ministre du travail et de la sécurité sociale (Mintss) Grégoire Owona, avait invité les travailleurs à mettre un accent sur « les activités de réflexion, d’information, de sensibilisation et d’échanges » après la suspension du défilé.
Cette année et selon des informations recueillies auprès de l’UGTC, on enregistrerait une baisse drastique du nombre de participants mieux d’entreprises participantes à ces activités, plus précisément à la parade du défilé
Motif : Les droits des travailleurs sont ignorés par l’Etat. Une situation qui vient confirmer le statut d’orphelins dans lequel sont plongés les travailleurs camerounais.
Au Cameroun, plus de 70% des travailleurs sont dans le secteur informel, un secteur considéré comme véritable poumon économique de notre pays mais qui peine encore à être encadré par le gouvernement.
En attendant, patrons et employés devraient peut-être plus se pencher non seulement sur le thème central de célébration mais aussi mettre sur la table, des questions y relatives et particulièrement celles liées à leurs entreprises afin de canaliser les énergies vers l’amélioration des conditions de vie et de travail de tous et de chacun.
Ce pourquoi avait été fondée la célébration de cette journée tous les 1er Mai.
Bonne fête à tous les travailleurs !!!