Le monde entier observe ce 3 mai 2023 la célébration de la 30è édition de la journée consacrée à la liberté de la Presse. Au Cameroun, cette profession ( celle du journalisme bien-sûr) est considérée aujourd’hui comme la plus dangereuse après l’armée. Des journalistes tués, des journalistes assassinés, des journalistes emprisonnés. Le tableau est noir et s’écrit en pointillés…
Son meurtre est encore vivace dans les esprits et les cœurs des camerounais et des citoyens du monde entier. Son assassinat cruel et inhumain s’il n’a éteint les voix, raccroché les micros et casser les plumes, est venu dessiner sur la place publique l’ombre noir de la mort qui plane sur le métier de journaliste au Cameroun.
Le 22 janvier 2023, soit à peine cinq jours après sa disparition, Martinez Zogo était retrouvé mort dans un espace vide à Ebogo près de Soa. Son corps nu présentait des signes de sévices à une gravité rageuse et qui témoignaient du supplice qu’aurait subit le Chef de chaîne de la radio urbaine Amplitude FM. Il avait parlé, il avait peut-être trop parlé, il avait trop parlé et il fallait le faire taire définitivement, et ça a été fait.
Comme Martinez Zogo, d’autres ont perdu la vie avant lui et après lui. Leur péché : avoir trop parlé, avoir trop écrit. Voilà » le retour » d’un métier qu’on qualifie pourtant de quatrième pouvoir.
Au Cameroun, le journaliste a le droit de parler, d’écrire mais sans dire ce qui fâche, sans dénoncer véritablement, il faut dire ce qu’on vous dit de dire sans pour autant dire ce qui doit être dit.
Elle est longue la liste des Directeurs de publications qui croupissent en prison sans jugement pour avoir dit certaines choses qui n’ont pas plu, ou qui ont fâché certains. Le dernier cas en date est la convocation à la direction de la police judiciaire de Yaoundé mardi dernier de Régine Touna, épouse de feu Richard Touna et Directeur de publication du journal Repères. Une convocation sans motif clair, où elle a été entendu pendant plus de trois heures sur, selon des sources, l’affaire port autonome de Douala contre Cana bois.
On se souvient que le journal Repères dénonçait à l’époque une corruption à grosses enveloppes impliquant le président du tribunal de Grande instance de Douala.
Le journaliste camerounais croupit dans la misère, la famine, et même dans cette situation de misère, il doit subir les frasques d’une certaine élite décidée à lui nuire.
Liberté de presse au Cameroun, c’est lorsque la vérité vraie sur certains dossiers brûlants est masquée et maquillée et lorsque cela arrange ceux-là. Vous les connaissez. En tout cas chacun veut voir… Vous connaissez la fin !!!