Malgré le rapprochement fort et les multiples accords passés entre la Russie et la Turquie sous la conduite du Président sortant Recep Tayyip Erdogan, Moscou déclare continuer ses relations avec le pays quel qu’en soit l’issue de ces élections.
Le Kremlin s’attend à ce que la coopération entre Moscou et Ankara continue de « s’approfondir » et de « s’étendre », quel que soit le résultat de l’élection présidentielle turque, a déclaré à la presse le 15 mai, Dmitri Peskov, porte-parole du chef d’État russe.
Selon lui, la Russie suit de près l’actualité sur l’événement et respectera le choix de la Nation turque. Il le mentionne clairement lorsqu’il déclare : « Nous suivons les informations venant de Turquie avec une grande attention et un grand intérêt. Nous respecterons le choix du peuple turc ». Dmitri Peskov fait savoir que les deux pays sont unis par un « très large éventail de coopérations mutuellement bénéfiques dans divers domaines ». Les effets de cette coopération peuvent être observés dans plusieurs secteurs d’activité du pays.
« Qu’il s’agisse de l’énergie, du tourisme, du commerce, de l’agriculture, du transport routier et aérien, etc. Cette coopération est véritablement mutuellement bénéfique, c’est-à-dire qu’elle répond parfaitement aux intérêts des peuples turc et russe. C’est pourquoi, bien entendu, nous suivons avec beaucoup d’intérêt et d’attention les nouvelles qui nous parviennent de Turquie ces jours-ci ». A martelé le porte-parole de la présidence russe.
Un suffrage qui oblige les candidats à un second tour
Il est à rappeler que le 14 mai dernier, les Turcs ont été appelés aux urnes pour élire aussi bien leur Président que leurs députés.
Après le dépouillement de 99% des votes des électeurs vivant en Turquie, les deux candidats sont sous un suffrage en deça des 50% au premier tour, d’après le Haut Conseil électoral du pays. Ainsi, le Président sortant, Recep Tayyip Erdogan, a obtenu plus de 49% de votes, contre environ 45% par son rival le social-démocrate Kemal Kilicdaroglu.
Mais le dépouillement des suffrages exprimés par les Turcs résidant à l’étranger n’est pas encore terminé. Mais toutes les prévisions du second tour sont prévues le 28 mai, si aucun des candidats ne rassemble 50% des voix.
Il faut donc reconnaitre que cette situation tendue dans les urnes inquiète plusieurs pays partenaires de la Turquie qui s’étaient habitués au dynamisme diplomatique d’Erdogan avec qui ils ont passé plusieurs accords.
Pour ce qui est des relations avec la Russie, il faut reconnaitre que si les relations entre les deux pays ont connu des épisodes de tension et de crises diplomatiques, notamment en 2015 lors de la guerre en Syrie, leurs relations économiques n’ont cessé de se renforcer, la Russie étant en 2017 le 3e importateur de la Turquie et son premier partenaire énergétique.