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dimanche, 8 septembre 2024

L’incompréhensible chaise vide au sommet du ministère des Mines

Les sombres nuages qui ont frappé le stratégique ministère des Mines, de l’Industries et du Développement Technologique le 21 janvier dernier à la suite de la mort subite du chef de ce département, Gabriel Dodo Ndokè des suites d’un malaise cardiaque, ne semble pas se dissiper. Le bâtiment rose qui abrite entre autre le ministère camerounais du Commerce et certains services du ministère des Petites et Moyennes Entreprises… ainsi que ceux du Ministère de l’économie, dégage une odeur de léthargie.

Une fumée de cimetière depuis le décès de celui chargé de conduire la politique de cette administration depuis le 04 janvier 2019 à la suite de sa nomination par le numéro 1 camerounais qui, jusque-là (près de 06 mois) n’a pas été remplacé par qui de droit à savoir le maitre du temps et de l’espace au Cameroun, logé au premier arrondissement de Yaoundé à Etoudi. Une situation quasi inédite au sommet de la hiérarchie institutionnelle au Cameroun qui interroge tout de même sur le caractère poreux, perméable voire mystérieux du processus de nomination au sein du gouvernail administratif camerounais.
Des questionnements constants sont faits dans les couloirs des administrations et même dans les bancs publics de quelques espaces bien que négligés des principales villes du Cameroun, pour comprendre les raisons pour lesquelles ce siège est quasi-vide.

Si certains thuriféraires et autres dithyrambistes du laxisme ou de l’inertie en matière de renouvellement des gestionnaires de la fortune publique se bombent le torse en brandissant le nom d’un ministre par intérim (Dr Fuh Calistus Gentry) qui assure depuis le 30 janvier la continuité de ce ministère. Une belle parade qui ne convainc pas le grand nombre, ceux-ci posent quelques questions à l’occurrence celles de savoir : Quelles sont les prérogatives constitutionnelles d’un ministre par intérim au Cameroun ? A-t-il les mêmes missions que le titulaire ? Qu’en est-il du poste de Secrétaire Général du Minmidt qui, avec la nomination de l’ex responsables à ce poste reste désormais vacant ? Peut-il engager entièrement des actes règlementaires au nom du Ministère ?

                        Feu Gabriel Dodo Ndokè
               Ancien Ministre des mines, de l’industrie et du   développement technologique

Des interrogations de certains profanes qui ouvrent des perspectives bien plus cathartiques abordées par les érudits des sciences juridiques et politiques qui rappellent pour certains la jurisprudence constitutionnelle relative aux décisions prises par Lionel Jospin, ministre français des Sports d’antan, chargé d’assurer la continuité des services du Premier ministère à l’absence de Michel Rocard, Premier ministre d’alors qui se sont heurtées aux refus des parlementaires de la chambre basse (Décisions N°89-268 du 29 décembre 1989). Un cas de figure en matière d’actes règlementaires d’un membre du gouvernement qui pourrait s’appliquer dans le cas d’espèce et ouvrirait la boite de pandore quant aux modèles de management et de gouvernance au sommet de l’Etat. L’absence ou la disparition d’un haut commis de l’Etat doit-elle paralyser une administration aussi longtemps ? Des questions de fond qui vont au-delà des personnes à la tête de certaines instances administratives pour toucher du doigt les réalités de la gouvernance publique.

Immeuble Rose

Une gouvernance qui affiche des signes coloniaux avec une prédominance à la suprématie ou alors l’immobilisme de certains managers à des postes après des décennies entrainant la stagnation, le piétinement, l’attentisme dans les services. Une sclérose généralisée des secteurs clés du développement parce que portés par des gestionnaires avides de statuquo et préoccupés par leur « bien-être » qu’à celui des 27 millions de camerounais. Un attrait quasi-indescriptible à ce servir et non à servir cette administration qui ne cesse d’accumuler des défaillances de tout ordre dans moult secteurs. Une absence de vitalité qui est sans doute à l’origine de ces retards constatés dans de nombreux projets de développement au Cameroun et le ministère des Mines et du Développement Technologique n’est que la face visible de cet iceberg qui s’élargit dans le fond de cet océan d’échecs et entrainera probablement les 03 principaux projets miniers d’envergure de cette année à savoir Mbalam-Nabéba, Kribi-Lobé, Bipindi-Grand Zambi si des mesures et des actions concrètes ne sont pas urgemment mises en œuvre par celui qui les a annoncé au soir du 31 décembre 2022, lors de sa traditionnelle adresse à la nation.

Par Brice Ngolzok

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