Le sommet des BRICs prévu en Afrique du Sud du 22 au 24 juillet 2023 ne se déroulera pas en présence du président russe Vladimir Poutine qui se fera plutôt représenter par son ministre des affaires étrangères.
Alors que l’hebdomadaire sud-africain City Press annonce la participation de plus de 30 pays au sommet des BRICs de Johannesburg en Afrique du Sud, la présidence sud-africaine vient de mettre fin à plusieurs mois de spéculations en confirmant l’absence du Poutine à ce sommet. Pour certains observateurs, l’annonce de cette absence épargne un épineux problème à Pretoria, qui préside le groupe des BRICS (Afrique du Sud, Brésil, Chine, Inde et Russie) et qui avait récemment refusé de condamner l’invasion russe de l’Ukraine.
Il faut rappeler que le président russe est visé depuis mars dernier par un mandat de la Cour Pénale Internationale (CPI) pour le crime de guerre de “déportation” d’enfants ukrainiens depuis l’invasion de l’Ukraine. Des accusations que Moscou rejette en bloc. Or en tant que membre de la CPI, l’Afrique du Sud est théoriquement censée arrêter M. Poutine s’il entrait sur son territoire. Mais l’Afrique du Sud qui est lancé dans une logique de bipolarisation ne prend pas cet argument pour prétexte à l’absence du Président russe. On note plutôt que : « D’un accord mutuel, le président de la fédération russe Vladimir Poutine ne participera pas au sommet, mais la fédération y sera représentée par le ministre des Affaires étrangères M. (Sergueï) Lavrov », a annoncé Vincent Magwenya, un porte-parole du président sud-africain Cyril Ramaphosa, dans un communiqué. Cette décision a été prise après “un certain nombre de consultations” menées par M. Ramaphosa ces derniers mois, dont la dernière “la nuit dernière”, a précisé M. Magwenya.
Au-delà des élucubrations faites au sujet de l’absence de Poutine à ce sommet, il faut souligner que le Président russe est en alerte sécurité depuis la récente volte-face de son groupe paramilitaire Wagner. Pour ce qui est du sommet des BRICs, une source proche du Kremlin nous rapporte que le Président a préféré de commun accord avec son homologue sud-africain, de participer au sommet par visioconférence en envoyant plutôt son ministre des affaires étrangères sur le terrain.
Les pays occidentaux pourraient se réjouir de ce que le Président russe batte en retrait et penser à une quelconque fragilisation des BRICs qui deviennent au fil du temps une véritable menace à l’économie occidentale. Mais on est loin d’une telle conclusion au regard des pays qui se ruent au quotidien vers cette organisation économique qui semble offrir de meilleures offres de partenariat et de développement aux pays en développement.