Ce montant a été révélé ce 12 septembre 2023 à Yaoundé par le ministre de la communication René Emmanuel Sadi à l’occasion de la 5è session de la commission chargée de l’examen des demandes de cet appui.
S’il faut d’une part reconnaître que les chiffres donnés par le patron de la communication au Cameroun concernant l’aide publique à la presse privée pour l’année 2023 sont quasiment le double du montant alloué en 2022, soit 119 millions de francs CFA contre seulement 56 millions de francs CFA l’année précédente.
Il faut aussi reconnaître que c’est bien loin des 250 millions alloués en 2021 et très loin des 2 à 3 milliards demandés par les patrons de presse privée au Cameroun.
Comment comprendre qu’au Cameroun en 2023, l’on vienne encore à parler d’aide publique à la presse privée, et que cette aide qui varie selon les humeurs et le bon vouloir du pouvoir, n’atteigne même pas les un quart du budget d’un groupe médias sérieusement implanté ? En 2022, le Directeur de publication du journal Intégration, Thierry Ndong Owona déclarait plaider pour que cet appui institutionnel à la presse privée soit votée par le parlement. Un plaidoyer qui sans doute rencontre bien des obstacles car depuis là rien n’est dit à ce propos.
En 2023 c’était 56 millions de francs CFA pour 76 organes de presse ; de l’argent pour le carburant certainement pour les patrons de presses car ne pouvant même pas résoudre les charges mensuelles, une vraie insulte quand on sait que certaines organes de presse se retrouvaient avec moins de 300 milles francs CFA.
119 millions pour l’année 2023, une somme à partager entre une certaine presse dite privée qui roule pour le régime et souvent détenue par les pontes du pouvoir en place, ceux là qui chantent au jour le jour le nom de celui par qui et grâce à qui tout est possible. Une fois la plus grosse part de ce petit gâteau retirée, on donnera les miettes aux autres qu’ils considèrent de » sérieux « , à l’image de l’homme riche et du pauvre Lazare dans les Saintes écritures.
Comment ne pas avoir une presse aux ordres, une presse manipulée et une presse qui abandonne l’éthique et la déontologie qui sont sacrées dans l’exercice de la profession ? Il faut payer les factures, nourrir la famille et se faire une vie, alors bienvenue au plus offrant, bienvenue à la bataille des réseaux.
Le Cameroun compte à ce jour plus de 400 organes de presse privés compris entre presse écrite, presse cybernétique, radios et chaînes de télé. Combien seront-ils retenus pour se partager 119 millions de francs CFA ? Concrètement 40 dossiers ont été sélectionnés pour la presse écrite, 5 dossiers pour la presse en ligne et 26 dossiers rejetés. La bataille est ouverte. Quelle honte !!!