Toute porte à croire que l’on s’achemine vers la fin du matraquage colonial français. Le ton est donné par le Mali qui selon toute vraisemblance, parle à l’ensemble de l’Afrique. Ses faits d’armes sont aussi déterminants ces derniers temps que plusieurs populations le louent et le vénèrent, on dirait que c’est l’avenue du Messie.
Le dernier fait en date est l’expulsion du journaliste de Jeunes Afrique du Mali par les dirigeants de ce pays décidé à opérer une révolution copernicienne dans les rapports de coopération avec la puissance tutélaire.
Le premier Ministre Malien Choguel soutient Mordicus que les accords de défense entre le Mali et la France doivent être revus. Le survol des aéronefs militaires entrant ou sortant dans l’espace aérien est remis en question par le gouvernement. Ce qui a abouti à la suspension temporaire des vols des appareils militaires de la Minusca, de la France et même de l’ONU au Mali. Le 12 janvier dernier, Bamako a dénoncé une violation de son espace aérien par un avion militaire français ayant effectué une « Une liaison entre Abidjan et Bamako ».
L’audace
Ce qui a dépassé les dirigeants démocratiquement élus au Mali se voit réalisé par ceux des autorités dont on dit être illégitimes. La junte au pouvoir ne cherche pas la guerre mais la libération du peuple malien qui après tant d’années d’indépendance subit encore le matraquage colonial de l’empire français. C’est d’ailleurs ce que tous les africains réclament. Toutefois, ils sont surpris par l’attitude des présidents africains qui continuent de jouer le rôle de bras séculier de l’Etat français. D’où la pérennisation du néocolonialisme soutenu par les accords coloniaux qui semble t-ils, maintiennent l »Afrique dans le sous développement. Le Colonel Assimi Goïta par son combat est une nouvelle voix qui parle à l’Afrique. D’aucuns n’hésitent plus à le classer au rand de guide, une boussole qui oriente désormais, l’avenir de l’Afrique. Goïta parle aux Chefs d’Etats africains que, les intérêts des peuples africains passent avant celles des puissances impérialistes.
Le Colonel Assimi Goïta entreprend ce qui dépasse les présidents démocratiquement élus en Afrique. D’où l’opposition du peuple malien sorti en masse il y a quelques semaines pour protester contre les décisions de la CEDEAO de mettre le Mali sous embargo économique. Il en est de même de l’ex- président ivoirien Laurent Gbagbo qui trouve ces sanctions excessives. De même au Sénégal, la fermeture des frontières avec le Mali porte atteinte aux activités économiques au port de Dakar. D’aucuns estiment que « la CEDEAO ne saurait instrumentaliser les institutions financières et bancaires pour régler des questions politiques ». Ces sanctions de l’institution sous régionale ont provoqué un tollé dans la plupart des pays qui estiment que, pour un peuple qui ne demande qu’à être libre, les Chefs d’Etat Africains devraient saisir cette occasion pour faire entendre la voix des peuples africains surtout ceux de l’Afrique subsaharienne.
Assimi Goïta : une voix qui crie dans le désert ?
Ce qui manque aux chefs d’Etats des 14 pays sous la domination française, c’est le courage et l’audace qu’affiche le Colonel Assimi Goita. La plupart des dirigeants africains laissent croire que seuls le pouvoir, l’avoir et la gloire individuelle les intéressent. Ils peuvent en jouir tant qu’ils sont soutenus par la France métropolitaine. D’où leur attachement aux idéaux de la mère patrie. Le fusil semble changer d’épaule, les militaires las de vivre ces injustices procèdent à des coups d’État qui d’après la puissance colonialiste changent de dénominations en fonction des affinités qu’elle a avec tel ou tel autre chef de la junte militaire. C’est elle est capable de dire que tel coup d’état est démocratique (cas du Tchad) et que tel autre est barbare(Mali).
Le Colonel Assimi Goita n’est donc pas cette voix qui crie dans le désert mais plutôt, une voix que le peuple africain et notamment les 14 pays du franc des colonies françaises d’Afrique doivent porter au Conseil de sécurité de l’ONU, auprès des instances africaines régionales et sous régionales. Le réveil commence toujours par une personne pour étendre ses ramifications. Ainsi compris, la libération de l’Afrique francophone est amorcée.