Le président en exercice de la Cédéao Umaro Sissoco Embalo a entamé ce lundi 24 octobre une visite officielle à Moscou.
Celui qui est également président bissau-guinéen est le second chef d’État africain à être reçu par Vladimir Poutine. Avant lui, le sénégalais Macky Sall, président de l’Union africaine, s’était rendu à Sotchi pour demander la fin du blocus des ports ukrainiens à l’origine de la hausse des prix des denrées alimentaires.
Umaro Sissoco porteur d’un message de paix
Le Président en exercice de la Cédéao est porteur d’un message de paix de l’institution dont il a la charge auprès de son homologue russe. « Je vais ce lundi en Russie, je serai avec le président Vladimir Poutine. Je lui apporte un message de paix. Je lui dirai qu’il est nécessaire de parler avec son frère Volodymyr Zelensky. Je parle souvent avec Zelensky, tout comme Emmanuel Macron d’ailleurs à ce sujet. Je suis le deuxième chef d’État africain après le président Macky Sall, président en exercice de l’Union Africaine, à aller en Russie. Je vais non en tant que président de Guinée-Bissau, mais en tant que président en exercice de la Cédéao, pour expliquer à Poutine qu’il est important de parler de paix car le monde est très troublé », avait-il déclaré quelques heures avant son départ. Ce même message, il le portera auprès du Président ukrainien Zelensky. Il transparait clairement à la lumière de cette visite que la Cédéao penche pour un règlement à l’amiable de ce conflit.
Que peut la médiation de la Cédéao dans le règlement du conflit russo-ukrainien ?
Il faut reconnaitre que les relations entre la Russie et certains pays africains datent de longues dates. De nombreux pays africains, surtout les anciennes colonies portugaises, ont tissé des liens étroits avec l’Union soviétique. Un passé qui semble profiter aujourd’hui à Moscou. Cependant peut-on considérer cette relation capable d’apporter une solution à la résolution de la crise russo-ukrainienne ? La réponse reste jusqu’ici incertaine en attendant l’issue de cette rencontre. Certains observateurs voient en cette visite une manigance de Poutine au sommet de la Cédéao après le passage en début octobre du chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kuleba à Dakar et Abidjan.
Il faut cependant reconnaitre que depuis l’éclatement de la crise russo-ukrainienne, l’Afrique en générale et celle de l’Ouest en particulier n’avait pris aucune position ni pour ni contre. Cette visite serait peut-être l’occasion pour l’Afrique de l’Ouest d’exposer sa position qui se veut sans doute médiane au regard de cette double visite d’abord à Moscou puis à Kiev.
La Russie salue plutôt la multi polarisation de l’Afrique
Contrairement à certains soupçons que pourraient nourrir certains pays ennemis de la Russie, il faut noter que le pays de Poutine voit en l’Afrique l’un des grands centres mondiaux de la multi polarisation. C’est ce qui ressort des déclarations ce lundi, du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov à l’issue des pourparlers avec le secrétaire général de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), Hissein Brahim Taha.
Vue sous cet angle, on serait tenté de dire que l’Afrique est aux yeux de la Russie un partenaire de poids avec lequel le monde doit désormais accorder une attention particulière. D’ailleurs, dans le cadre de la crise russo-ukrainienne, le maitre du Kremlin est à son deuxième haute africain reçu. Néanmoins les fruits de la médiation africaine restent attendus. L’issue de cette visite nous permettra sans doute d’avoir un aperçu du rôle de l’Afrique dans la résolution de ce conflit.
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