Rabbia Issa, la tanzanienne de 47 ans et mère de 03 enfants a perdu la vie dans un accident de la circulation causé par un agent de Peace Corps qui conduisait en état d’ébriété. Elle n’aura pas droit à une justice impartiale, juste et équitable à cause du jeu trouble du département d’État américain en Tanzanie dans cette affaire qui a laissé 03 orphelins sans véritable soutien.
C’est à une justice deux poids deux mesures que l’on a assisté en Tanzanie dans les circonstances et la mort de la jeune Rabbia Issa à Dar Es Salaam. Après avoir causé le décès tragique et brusque de cette jeune tanzanienne, Peterson de nationalité américaine dont on accuse de conduite en état d’ébriété, s’est retrouvé dans l’avion pour échapper à la justice tanzanienne. Comment en est-on arrivé là ?
Les investigations de USA TODAY, il ressort que , l’affaire remonte à 2019. Un employé américain en service à Peace Corps à Dar Es Salaam en Tanzanie s’était livré à une conduite en état d’ivresse . Peterson pour ne pas le nommer avait à bords de son véhicule, une travailleuse de sexe. Saoul, il a endommagé des édifices publics tuant au passage la jeune Rabbia Issa. Pour le sortir d’affaire le département d’Etat américain avait précipité son départ pour les États-Unis avant d’informer les services de la police locale tanzanienne et les hauts responsables du pays qui avaient demandé l’ouverture d’une enquête pour déterminer les causes de ce malheureux incident.
Une véritable ruse décriée par le ministère tanzanien des Affaires étrangères. Ce qu’il faut relever ici, c’est que, Peterson devait se présenter à nouveau devant les forces de police pour la suite de l’enquête après sa garde à vue. Seulement, les responsables de l’ambassade américaine l’avait déjà mis dans l’avion pour éviter après, tout débat contradictoire devant les instances judiciaires. Sur insistance, certains membres influents de Peace Corps et de l’ambassade américaine avaient soulevé dans un premier temps l’immunité diplomatique dont jouissait le ressortissant américain. Toute chose qui a semblé ne pas arrangé la police locale qui continuait à s’interroger sur son statut puisque n’étant pas membre du corps diplomatique. En effet, selon les spécialistes des relations internationales, bénéficient de l’immunité diplomatique , les diplomates et les membres de leurs familles. Ce privilège n’est pas reconnu à une entité comme Peace Corps qui fait dans la promotion de la paix dans certains pays du monde. D’où vient-il que Peterson, simple agent de Peace Corps soit celui qui subitement possède une telle immunité ? USA TODAY fait savoir qu’il ne s’agissait que d’une machination pour mettre Peterson à l’abri de toute poursuite judiciaire en Tanzanie. Une volonté manifeste de protéger un citoyen américain en passant par des intimidations. La preuve s’il en fallait encore, USA TODAY dans ses révélations mentionne que, la police tanzanienne avait voulu soumettre Peterson à un test d’alcool. Mais, l’ambassade américaine avait affirmé que l’immunité diplomatique( subite) de Peterson l’exemptait de ces tests. Et par la même occasion les témoins oculaires étaient traqués comme de vulgaires bandits pour éviter la constitution d’une affaire pénale contre Peterson.
Au-delà de l’affaire
L’on note une méconnaissance du droit applicable aux organisations internationales et aux missions diplomatiques et consulaires chez plusieurs africains et surtout, chez les forces de sécurité ou de maintient de l’ordre. Toutes les autorités en Afrique se font appeler Excellence. Des appellations qui prêtent à confusion. En matière de relations internationales , les experts sont unanimes. Seuls, le président de la République, le ministre des affaires étrangères, les Ambassadeurs et les Nonces apostoliques sont appelés Excellence. Le reste c’est de l’abus. Deuxième chose qu’ils soulignent, c’est cette influence ou cette pression qui est exercée au quotidien par certains plénipotentiaires étrangers sur les autorités africaines. D’aucuns estiment qu’ils peuvent faire ombrage même aux autorités judiciaires qui entendent bien faire leur travail. Dans l’affaire Peterson, le département d’État américain a pesé de tout son poids pour empêcher à la machine judiciaire tanzanienne de mettre Peterson sous les verrous. La machine broie plus qu’elle ne rassure. Et c’est de bonne guerre dira t-on. Nul n’est censé ignorer la loi. Les ambassadeurs africains à l’étranger doivent donc comprendre par cette affaire, que la protection de leurs compatriotes en situation difficile à l’étranger est un impératif catégorique. Tous les moyens doivent être mis à contribution pour que ces derniers connaissent une vie paisible et tranquille et si possible qu’ils retrouvent rapidement leur terre natale lorsqu’ils sont en danger. Loin de toute critique, c’est un appel à plus de conscience chez les ambassadeurs africains. Il faut rester vif quand un compatriote est en danger hors de son pays d’origine pourrait-on ainsi conclure.