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vendredi, 27 décembre 2024

Côte d’Ivoire : La recrudescence des Violences basées sur le genre dénoncée

La présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) de Côte d’Ivoire, Namizata Sangaré, a dénoncé la hausse des Violences basées sur le genre (VBG). Une dénonciation faite le mardi 6 décembre 2022, au siège du CNDH à Cocody, au terme d’un rapport annuel 2021 remis au ministre d’Etat, ministre auprès du président de la République chargé des Relations avec les institutions.

Ce rapport fait apparaître une progression nette des VBG de 42% en Côte d’Ivoire, avec une forte concentration du phénomène à Abidjan.

« Ces violences sont passées de 325 cas en 2020 à 462 en 2021, avec une progression nette de 42% et une concentration du phénomène à Abidjan (64 cas), Soubré (39 cas) et Bouaké (38 cas), malgré l’existence de lois répressives et des mécanismes de protection des victimes »

a déploré la présidente du CNDH.

Pour cette année, le Conseil s’est intéressé aux femmes présentes dans la magistrature. À ce sujet, le rapport souligne une sous-représentation de la femme dans ce corps. Sur 686 magistrats, l’on dénombre seulement 198 femmes soit près de 29 % et 498 hommes soit 71 %. et seulement 17% de femmes occupent des postes de cheffes de juridiction au cours de la période 2019-2020.

En outre, le rapport relève une sous-représentation de la femme dans les assemblées élues malgré l’existence de la loi n° 2019-870 du 14 octobre 2019 qui impose un quota minimum de 30% de femmes sur le nombre total de candidats présentés lors des scrutins relatifs aux élections des députés en 2021.

Cette sous-représentation trouve sa justification dans la contrariété entre la loi suscitée et les dispositions de l’article 78 du code électoral, fait observer la présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH).

Relativement au chapitre des saisines, le rapport du CNDH fait état de diverses requêtes portant sur des violations des Droits de l’Homme pour lesquelles, conformément à ses attributions, le Conseil a mis en œuvre son mécanisme de traitement des requêtes.

« En 2021, le CNDH a enregistré 1834 requêtes enregistrées. Parmi ces requêtes, nous avons dénombré 2033 cas d’atteintes ou de violations des Droits de l’Homme selon les différents types de droits », a indiqué Sangaré Namizata.

Au niveau des droits économiques, sociaux et culturels, ce sont 1092 cas de violations ou d’atteintes aux droits de l’Homme qui ont été enregistrées, soit 53,71% qui concernent entre autres, le droit à la protection sociale des personnes, le droit à la propriété, au travail, à l’éducation et à la succession.

Concernant les Droits civils et politiques « nous avons enregistré 924 cas de violations ou d’atteintes aux droits de l’Homme soit 45,45 %, en lien avec le droit à l’intégrité physique, le droit à la sûreté de la personne, le droit à la justice, le droit à la vie pour ne citer que ceux-ci », a-t-elle relevé.

Les droits dits de solidarité viennent en troisième position avec une proportion de 17 cas en lien avec le droit à un environnement sain et paisible, soit 0,84 % des cas enregistrés, mentionne le rapport du CNDH.

Le CNDH, au terme de l’analyse de l’état des droits de l’Homme en Côte d’Ivoire, a formulé des recommandations, appelant à une attention soutenue sur les questions des enfants en rupture sociale, les violations et atteintes aux droits de l’Homme en lien avec les déguerpissements qui ont jeté dans les rues plusieurs dizaines de familles en situation sociale précaire.

 

Marcel Dezogno
Correspond en Côte d’Ivoire

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