C’est ce dont il y a lieu de constater à travers les rapatriements massifs par les autorités Équato-guinéennes des Camerounais établis en Guinée Équatoriale depuis plus de 10 ans, ceci sous le regard impuissant du Gouvernement camerounais.
Depuis le 20 Octobre dernier, la Guinée Équatoriale a entamé de nouvelles expulsions des étrangers dits en situation “ Irrégulière ”. Parmi ces étrangers, des centaines de Camerounais établis dans ce pays frère et ami, depuis plus de 10 ans. Si l’on ne peut pas reprocher à un pays de vouloir se débarrasser des étrangers en situation “ irrégulière ”, l’on est cependant en droit de s’interroger sur la méthode utilisée et les moyens employés pour » chasser « ces africains.
Chassés comme des malpropres
C’était connu de tous, mais personne n’ose le dire clairement, la Guinée Équatoriale est réputée pour être en Afrique centrale, un pays renfermé et à la limite Xénophobe. Les Étrangers qui, pour la plupart, viennent des pays voisins (le Cameroun et le Tchad) et de l’Afrique de l’Ouest (Burkina Faso, Mali, Guinée), constituent la principale main d’œuvre dans cette île transformée en el dorado de l’Afrique Centrale grâce aux gisements de pétrole.
Cependant, il ne fait pas bon vivre dans le Pays d’Obiang Nguema Mbasogo, ceux qui y parviennent, y vivent dans une peur permanente d’expulsion ou d’emprisonnement pour un motif quelconque. Les événements du depuis le 20 Octobre 2022 viennent encore étaler aux yeux du monde, de l’Afrique et surtout de la sous-région, le caractère inhumain de ce peuple dont la barbarie et le manque d’une certaine éducation caractérisent leurs actions.
Comment comprendre que des étrangers établis dans votre pays depuis des années soient obligés de tout abandonner (les biens accumulés) et expulsés manu militari comme des malpropres ? Encore que la raison donnée pour justifier ces expulsions » arbitraires ” semblent être aussi fallacieuses qu’incompréhensibles. Selon certaines informations, ces expulsions, qui ne sont pas les premières d’ailleurs, se font pour la plupart avant la tenue de chaque élection présidentielle. En effet, les Équato-guinéens étaient appelés Aux urnes le 20 Novembre dernier à l’effet d’élire le Président de la République, les députés, les sénateurs et les maires. Cette opération d’expulsion avait débuté un mois avant la tenue de ces élections soit le 20 Octobre. D’autres sources évoquent la thèse d’une peur de coup d’État et pour lequel la main d’œuvre étrangère serait sollicitée.
Le silence » inquiétant » de Yaoundé
Depuis le début de ces expulsions le 20 Octobre dernier, c’est au moins 200 Camerounais qui ont rejoint la terre natale, laissant derrière eux, et pour la plupart d’ailleurs, tout ce qu’ils auraient obtenu à la sueur de leurs fronts. Le Chef de l’Etat Paul BIYA avait tôt fait de décider du déblocage de la somme de 125 millions de francs CFA pour dit-on » faciliter les opérations de rapatriement volontaires de ces compatriotes ».
Cette enveloppe apprend-t-on devrait servir à ramener un total de 630 personnes candidates à ces retours, et recensées pour la plupart lors des expulsions massives antérieures ayant eu lieu en Novembre 2021.
Au-delà de ces moyens dérisoires, l’on s’interroge sur les réelles mesures diplomatiques prises par le pouvoir de Yaoundé pour comprendre ces expulsions récurrentes et brutales envers les camerounais, eu égard des relations, diplomatiques, politiques, culturelles, et fraternelles qui rapprochent nos deux peuples. Aucun étranger, encore moins un Équato-guinéen n’a jamais été inquiété au Cameroun, qu’il soit en situation régulière ou pas.
Comment comprendre cette diplomatie d’observation et non d’assistance dont fait montre le Cameroun, pourtant géant incontournable et incontestable de l’Afrique centrale ? Même le simple ambassadeur de la Guinée Équatoriale au Cameroun n’a jamais été entendu par le Ministre des Relations extérieures. Peut-être là-bas au sein du gouvernement “ on maîtrise ”, et pendant ce temps les camerounais broient du noir de l’autre côté de l’île.
