La société civile gabonaise a rédigé une lettre commune au Quai-d’Orsay à Paris dans laquelle elle suggère que le Président français ne frôle pas le sol gabonais lors du sommet international sur le climat prévu au Gabon en mars prochain.
C’est une situation qui risque d’embarrasser au plus haut niveau le Président gabonais Ali Bongo Ondimba. À quelques semaines de la tenue à Libreville du sommet international sur les forêts prévu du 1er au 2 mars prochain, la société civile gabonaise exprime son refus de recevoir parmi ses convives le Président français Emmanuel Macron.
Pour Rappel mémoire,cette lettre a été adressée au Quai-d’Orsay via l’ambassadeur de France au Gabon. La participation d’Emmanuel Macron annoncée à ce sommet risque d’être interprétée comme un soutien affiché à Ali Bongo à quelques mois de l’élection présidentielle. « _Cette venue tombe au très mauvais moment, j’avais même proposé aux autorités françaises présentes au Gabon que le Président Macron puisse intervenir à ce sommet à distance par vidéo conférence au lieu de ce déplacer.
Ce déplacement va créer de la confusion au sein de la classe politique gabonaise »._ Précise Marc ONA ESSANGUI, acteur de la société civile gabonaise.
Par ailleurs,du côté français on explique qu’Emmanuel Macron ne viendra au Gabon que pour participer au sommet sur les forêts.
Au moment où la France cherche à » récupérer » son pré carré en perte de vitesse face à la Russie en Afrique, l’on peut donner raison aux inquiétudes de la société civile gabonaise car il est clair qu’Emmanuel Macron ne viendra pas que pour le sommet consacré aux enjeux forestiers. Il a besoin des assurances du Président gabonais sur la confiance et la solidité des relations entre les deux pays et le changement de régime au Gabon à l’heure actuelle risque ne pas être en faveur de la France. Il faut donc qu’Ali Bongo soit maintenu au pouvoir, toute chose qui pourrait susciter voire aggraver le sentiment anti français présent dans certains pays africains et qui inquiète la société civile gabonaise.
L’élection présidentielle gabonaise est prévue en Août 2023, et Ali Bongo, 63 ans a déclaré au sortir des assises du congrès du Parti Démocratique Gabonais (PDG) tenu le mois dernier être candidat pour un troisième mandat.
À mesure que le scrutin présidentiel de 2023 s’approche, la peur gagne les Gabonais, les violences post-électorales de 2016 ayant laissé de graves stigmates