L’annonce a été faite par l’ambassadeur d’Afrique du Sud à Moscou Mzuvukile Maketuka.
La carte des pays membres du BRICS est en voie de s’agrandir dans les prochains mois voire les prochaines années. Ce regroupement qui désigne les pays aux vastes territoires à savoir le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud est fortement convoité par certaines autres puissances africaines et asiatiques à l’instar de l’Arabie Saoudite, de l’Égypte, du Kazakhstan, l’Argentine, le Nigeria, le Sénégal, l’Indonésie et les Emirats Arabes Unis entre autre… Si les membres actuels saluent la décision de ces pays à vouloir rejoindre l’organisation, il faudra cependant déterminer les modalités d’admission des nouveaux membres. Pour l’ambassadeur d’Afrique du Sud à Moscou, la priorité devrait être accordée aux pays ayant déjà déposé une demande formelle et officielle.
L’Afrique du Sud est la dernière à avoir rejoint l’organisation et c’était en 2010.
les BRICS sont l’une des instances qui promeut une reconnaissance de la multipolarité des équilibres économiques et politiques mondiaux, en rupture avec les organisations héritées de l’après Seconde guerre mondiale.
L’émergence des BRICS bouleverse la hiérarchie mondiale et remet en cause la domination historique des pays avancés. Si l’historien de la pensée économique Kenneth Pomeranz évoquait une « grande divergence » au XIXème siècle, avec le décollage industriel de l’Europe occidentale surclassant de nombreuses nations (dont la Chine), on peut évoquer aujourd’hui une « grande convergence », soit un nouveau grand retournement historique, avec une croissance du PIB par tête des grands pays émergents en moyenne deux fois plus rapide que celle des pays avancés.
Pourtant, les écarts de richesse par habitant demeurent très importants entre les différentes régions du monde, et la situation interne des BRICS et des autres pays émergents (Mexique, Turquie, Argentine) reste très hétérogène. Les BRICS comptent 3 milliards d’habitants, soit 40% de la population mondiale, et ils réalisent à eux seuls environ un tiers du PIB mondial. Ils couvrent aujourd’hui un large spectre des productions mondiales (produits manufacturés, matières premières, produits agricoles, services) et ils ont réalisé d’importants efforts d’accumulation des différents capitaux (capital physique, humain, naturel) qui soutiennent aujourd’hui leur rattrapage économique.
De plus, ils ont réalisé une montée en gamme dans la division internationale du travail en se spécialisant progressivement dans les biens incorporant davantage de technologies. Ils sont désormais totalement intégrés à ce que l’on nomme la mondialisation des chaînes de valeur, avec l’assemblage de nombreux produits vendus par les firmes occidentales.