Il s’inscrit désormais au menu de tous les décès au Cameroun et semble s’étendre à toutes les tranches d’âges et dans tous les milieux.
La phrase bien connue « La jalousie provient de l’incapacité » a désormais un additif qui s’affirme et se confirme au regard des dégâts qu’il cause. « La jalousie provient de l’incapacité et s’achève par l’empoisonnement ». Oui c’est triste de le dire mais c’est d’autant plus vrai et nauséeux que depuis fin 2022, le phénomène des empoisonnements en milieu surtout obligeait les uns et les autres à se méfier de tous et de chacun et à éviter des festins en groupe ou encore la consommation de l’alcool entre amis et collègues.
Au départ de tout, était la jalousie, une jalousie qui, incapable d’être surpassée et de faire mieux, se soldait par l’empoisonnement de la personne jalousée. Une jeune fille au quartier ngoa-ékelle à Yaoundé, après avoir été reconnue coupable de l’empoisonnement de sa copine dans une buvette, déclarait sans remords ni tristesse « partout où on passait, c’est elle qu’on sifflait, c’est elle qui suscitait les regards. Il fallait que je la tue pour que cela cesse ». Quelle honte. Le phénomène était devenu légion au point où l’on ne passait plus une semaine sans entendre qu’il y a un décès de suites d’empoisonnement.
L’artiste, humoriste et influenceur Cabrel Nanjip avait commis à cette époque une chanson qui décriait ce phénomène devenu courant. Il était même conseillé en milieu jeune de désormais sortir de la maison avec son litre d’huile rouge pour parer à toute éventualité. Mieux, toujours avoir son verre ou sa bouteille en main et l’emmener même aux toilettes si cela s’avère nécessaire. Tout ceci pouvait paraitre hilarant mais au regard du nombre de morts enregistrés au fil des mois, le rire laissait la place à la précaution. Comble de tout, le phénomène qui était à sa genèse attribué aux jeunes et au milieu des stars (artistes musiciens, influenceurs, comédiens et mbenguistes….), a gagné l’univers des hauts responsables et même le gouvernement de la République. Un ministre en fonction en a été victime.
Alors que l’on croyait tourner un tant soit peu à ce phénomène, voici que le week-end dernier, une autre influenceuse et tik-tokeuse plus connue sous l’appellation de Madame Cooper, est venue rallonger la liste des décès par empoisonnement et par là nous rappeler que nul n’est encore sorti de l’auberge. Selon certaines informations recueillies auprès de sa famille, elle aurait reçu des amis chez elle il y a une semaine, avant que le lendemain de la réception, elle commence à se sentir mal jusqu’à ce samedi 04 février 2023 où elle rendra finalement l’âme.
Si la thèse de l’empoisonnement n’est pas encore confirmée par le légiste, tout concoure à cela au regard du processus qui l’aura conduit à la mort. Nombreux sont ceux qui parlent du poison lent, différent du poison rapide dont les effets sont immédiats. Autre fait nouveau dans ces empoisonnements, le fait qu’il vienne vous être servi à domicile, chez vous, au cours d’une réception organisée par vous même. Le degré de méchanceté de l’homme atteint son paroxysme. La vie nous enseigne encore dit-on.
Finis donc les empoisonnements lors des réceptions, à l’instar de ce buffet de mariage partiellement empoisonné il y a déjà cinq mois vers Sangmélima, finis les empoisonnements lors des sorties entre amis et autour d’un verre, c’est désormais chez vous et au cours d’une fête organisée par vous même. Ce meurtre, et c’est le cas de le dire, nous rappelle celui d’une animatrice radio dans une chaîne basée à Douala et qui avait été empoisonnée lors de l’anniversaire de son enfant.
Quelle société voulons nous construire ? Quelle jeunesse voulons nous pour nous et pour le Cameroun ? C’est honteux tout simplement !