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mercredi, 4 décembre 2024

La  danse,  un art qui peut changer la vie

La  danse,  un art qui peut changer la vie

 Entretien avec MESSINA EFOUBA Epse MOADA. Vice-présidente de la FENASUR(Fédération Nationale des Arts et Sports Urbains), Danseuse interprète, chorégraphe et promotrice du FESTIVAL             » MEVUNGU »

Madame MESSINA, bonjour et merci de nous recevoir

 Bonjour et bienvenue

pouvez- vous nous dire depuis combien d’années vous êtes dans la danse et quelle est votre parcours?

Je suis dans cet univers depuis peut-être le ventre de ma mère mais de façon professionnelle, ça fait 17 ans.  J’ai fait mes classes dans plusieurs compagnies notamment  « Les filles de la forêt » où j’ai débuté, puis « Cie transandantal beauty danse » pour terminer dans la compagnie le « PHENIX de Mme Élise Mballa. Et maintenant j’ai créé ma propre compagnie de danse baptisée  « Fleur de lotus » avec  laquelle  j’ai eu mon premier bébé qui a remporté le prix découvert Goethe en 2017 et ça en tant que chorégraphe.

Vous avez créé votre propre compagnie, ce qui veut dire que vous évoluez avec d’autres danseurs ?

Oui ! il y’a des danseurs dans la compagnie et d’autres qui se forment. Tout comme on m’a formé. Je donne gracieusement ce que j’ai reçu. La compagnie existe depuis près de 6ans et nous faisons notre bout de chemin. Actuellement, nous sommes sur un projet où nous travaillons 6heures par jour donc, on va faire un travail de création pendant 10 à 15 jours.

Vous travaillez sur un projet le quel ?

Non ! le projet est confidentiel mais nous avons déjà travaillé sur plusieurs projets et le dernier en date de renom, c’est celui du tirage au sort de la CAN que j’ai chorégraphié tout en impliquant les danseurs d’autres compagnies parce que mon effectif n’était pas suffisant. Il faut aussi savoir que je collabore avec d’autres et ça se passe plutôt bien. Nous restons focus sur nos objectifs bien que nous évoluons dans un environnement hostile à l’art.

Quel est votre plus grand rêve en ce qui concerne la danse ?

Je voudrais créer  le plus grand village de la danse en Afrique Centrale et  montrer au monde que la danse est un art qui peut changer la vie bref, révolutionner la danse. Surtout nos danses traditionnelles que j’aime beaucoup.

On a tendance à penser que la danse c’est pour les ratés qu’en pensez-vous ?

Si on pense ainsi, c’est parce que la société n’a pas été éduquée à l’art mais aussi le comportement de certains danseurs laisse à désirer parce qu’ils ne se donnent pas assez de valeur en terme de discipline et du coup on les catégorises.

Je suis un exemple vivant que la danse paye. Ça nourrit son homme car je vis essentiellement de cela et je ne suis pas seule. Voilà pourquoi j’ai initié l’association 

« Djinena Dgenena » qui est un collectif de femmes qui ont accepté d’être danseuses professionnelles et elles assument ce choix. Ce sont des filles, mères, épouses. Et nous avons créé le « Festival MEVUNGU » qui va à sa 6ème édition. A chaque fois, nous parvenons à gérer les compagnies comme on peut. Nous utilisons nos moyens et essayons de sensibiliser les uns et les autres pour soutenir l’initiative. La danse n’est pas une nébuleuse, il faut se faire former pour avoir de la matière à donner aux sponsors et publics et les amener à comprendre qu’ils doivent payer pour ses services. Après on peut être professeur de danse, chorégraphe etc… Surtout garder l’estime de soi.

Les sponsors vous accompagnent-ils facilement ?

Déjà il y’a trop de procédures administratives.  Nous sommes dans un environnement où on n’a pas d’administrateur parce que sous d’autres cieux, il y a des administrateurs qui sont chargés de toucher  les sponsors et mécènes. Un artiste, c’est celui là qui doit se concentrer pour que l’inspiration soit au top et non courir vers l’administration. Vous arrivez au ministère de la Culture avec un projet, d’abord les gens ne sont pas intéressés à regarder la quintessence du projet. Tout ce qui importe, c’est de savoir, si votre projet passe vous me donnez combien ? Donc si vous avez un administrateur, vous pouvez toucher ces gens, leurs présenter des projets et ils vous subventionnent, or trouver un administrateur qui vous accompagne dans votre travail est le plus difficile.

Quelles sont les solutions que vous proposez pour valoriser la danse au Cameroun ?

L’Etat doit prendre les choses en main. Qu’il commence à éduquer les gens à l’art de la musique, de la danse. La danse qui est la mère de tous les arts, c’est le mouvement, la vie. Comme vous bougez la tête en ce moment, c’est la danse (rire) et cela peut m’inspirer. Lorsque vous dites à quelqu’un je suis artiste, il vous demande  » tu chantes, tu sors ton CD quand ? » et vous ne pouvez pas vous fâcher en fait parce qu’il n’a pas été éduqué et qui éduque ? c’est  le système.

Il faut une vraie politique culturelle. Instituer l’art dans les écoles pour les générations futures. Beaucoup d’enfants vont vous dire, je danse du Hip-Hop pourtant il ne connaît pas les danses de chez lui encore moins sa tribu.

Créer des instituts de formation où on va former les danseurs, pour qu’ils aient des débouchés soit en tant qu’enseignants, danseurs professionnels et devront être payés pour cela. Enfin subventionner les artistes.

Pour nous artistes, la solution c’est aussi de descendre dans la rue pour vulgariser la danse encore que nous aurons toujours besoin de l’Etat pour l’autorisation si non les gens croiront que c’est une aggression.

Merci pour le temps que vous avez pris pour répondre à nos questions

Avec plaisir, c’est moi qui vous remercie

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