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vendredi, 11 octobre 2024

Mali : un cas d’école d’autodétermination.

Depuis le mois de mai 2021, le Mali connait un tournant décisif de son histoire. La junte au pouvoir cherche à libérer le peuple des griffes de la domination française perçue comme un frein à l’épanouissement du territoire malien. Au moment où l’on s’attend à voir les autres pays de la sous région soutenir le peuple malien, la CEDEAO, veut jouer le rôle du bras séculier d’une France « encombrante ».

 Le Mali est sous l’étau d’une batterie de sanctions de la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africain(UEMOA).  Le 09 janvier 2022, la CEDEAO, décide contre le Mali, la fermeture des frontières avec les pays de l’organisation sous régionale, la suspension de toutes les transactions commerciales à l’exception des produits de première nécessité notamment, les produits pharmaceutiques, les équipements médicaux, le matériel utile dans la lutte et la prise en charge des cas covid-19,  produits pétroliers et l’électricité.

Le péché du gouvernement Malien, c’est d’avoir pour l’instant une junte militaire au pouvoir qui, en préparant la transition démocratique, essaie de tenir tête à la France Métropolitaine dont la présence au Mali devient une sorte de nuisance.  Sa présence en terre malienne est plus inquiétante que rassurante.  La France reste dans sa logique de domination infinie. Elle impose son hégémonie à défaut, c’est le chaos. Le peuple ici souffre le martyr d’une autre forme de colonisation qui a trop duré. Les populations veulent être libérées du joug coloniale qui, semble-t-il,  est à la base de tous les problèmes d’insécurité dont connait le pays. La France refuse de reconnaître qu’elle a échoué dans sa mission protectrice. Et la cause est dans la mise en avant de ses intérêts au détriment de ceux du peuple malien.

Trop, c’est Trop

 Au moment où la plupart des puissances dites colonisatrices revoient leurs accords de coopération avec les États africains pour parfaire leurs liens politiques, économiques, sécuritaires et culturels,  la France refuse de s’inscrire dans cette logique. Elle continue de jouer les maîtres absolus qui décident de tout sur  le continent noir. C’est elle qui décide de quand «  ses colonies » auront leur propre monnaie, de qui doit être au pouvoir au Cameroun, Tchad, République centrafricaine, Gabon, Congo, Cote- d’Ivoire, Mali entre autres.  Dans sa normalisation des écarts, le pays qui tente de d’écarter les écarts pour la normalisation de la norme, est pris pour cible. Tout chef d’Etat qui menace ses intérêts en Afrique voit son nom inscrit sur le tableau noir de la chasse à l’homme. A titre d’illustration, tous les chefs d’Etats qui ont essayé de battre monnaie pour leur pays ont été livre à l’autel des sacrifices  humains. Il en est aussi de ceux qui ont essayé un tant soit peu de lui résister.  Thomas Sankara, Mouammar Khadafi,  Patrice Lumumba ont laissé leurs plumes dans ce combat de libération des peuples Africains.

Le mouvement du réveil connait donc son essor au Mali avec la prise de pouvoir de la junte militaire qui vient chercher à établir avec la France, des liens de coopération gagnant-gagnant. Mais celle-ci, du haut de sa stature, refuse toute idée de libération. Pour elle, la junte  militaire soutenue par le peuple, est illégitime. Elle porte atteinte à la sécurité des populations maliennes. Au moment où ce peuple acclame avec force  et apporte tout son soutien au colonel Assimi Goïta, l’on est surpris que les Chefs d’Etats Ouest Africains, soient les premiers à jouer le rôle de bras séculier de la France qu’ils obéissent aux doigts  et à l’œil.

Plusieurs observateurs de la scène politique africaine, critiquent pince sans rire, cette attitude de la CEDEAO et de l’UEMOA. Ils estiment qu’il faudrait plutôt soutenir cette initiative malienne. L’Afrique ne saurait être la chasse gardée d’une puissance qui refuse à cor et à cri son émergence.  Le Mali qui ose doit servir d’exemple des pays qui osent dire non à cette ingérence jugée nocive. La CEDEAO ne devrait donc pas s’ériger en bras séculier de la France pour faire perdurer cette «  imposture française » en Afrique noire. La libération de l’Afrique commence par une prise de conscience collective, un développement par soi pour une émergence authentique, efficace et effective du Continent.

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