Le problème de l’accès à l’eau et à l’électricité remet de plus en plus en cause la crédibilité du gouvernement camerounais. Face à la presse le 31 mars 2022, le ministre de l’Eau et de l’Energie a présenté aux hommes et femmes de médias, les mesures prises par le gouvernement pour résoudre ces deux problèmes. D’aucuns estiment le discours tenu par Gaston Eloundou Essomba non rassurant car, disent-ils, c’est du déjà entendu sans réelle réalisation.

Le gouvernement camerounais est-il incapable de fournir de l’eau et de l’énergie électrique à ces populations ? Tout porte à croire que c’est le cas car, l’ensemble des projets mis en place par le gouvernement pour résorber le problème de fourniture d’eau et d’électricité aux populations ne parviennent toujours pas à dégager une fumée blanche malgré le temps passé. On dirait que le diable tire par la queue tous ces projets d’envergure. D’aucuns commencent à croire à un vent d’illusion vendu aux populations victimes au quotidien des délestages et des pénuries d’eau. Que de projets salvateurs mais dont les réalisations tendent à devenir éternelles. L’attente se fait longue et la colère des populations gagne en intensité. Les deux sujets sur l’approvisionnement en eau potable et d’accès à l’énergie électrique deviennent des sujets de railleries et de moquerie. Les populations las d’attendre, commencent à croire à une incapacité des pouvoirs publics à tenir parole. Toutes les sorties médiatiques visant à présenter aux ménages les solutions envisagées par le gouvernement pour résoudre ces deux problèmes sont analysés comme du déjà entendu que l’on n’hésite plus à balayer d’un revers de la main.

Récapitulatif


Le gouvernement camerounais dans ses obligations envers les populations a décidé de mettre en place plusieurs infrastructures notamment dans les secteurs de l’eau et d’électricité. Plusieurs ouvrages dont les travaux jusqu’ici piétinent, ont vu leurs travaux de réalisations lancés. Sur le plan thermique, il a été prévu la mise en service des centrales de Limbé d’une puissance de 85 MW pour accroître l’offre en énergie dans les régions du Sud-Ouest, du Littoral et du Nord-ouest ; Bamenda( 20 Mw), Dibamba à Douala(86Mw) ; Ahala à Yaoundé(60 Mw), Mbalmayo dans le Nyong et So’o (10Mw), Ebolowa(10Mw), la centrale à gaz de Kribi(216Mw). Dans la région du soleil levant, l’on note la mise d’une usine de production de 30 Mw à Lom-Pangar entre autres.
Sur le plan hydroélectrique, l’on note les projets de construction des barrages de Lom-Pangar , Mekin et Natchigal.
Plusieurs de ces ouvrages ne sont en fait qu’un cheval blanc tout comme le projet en eau potable de la ville de Yaoundé à partir du fleuve Sanaga( PAEPYS). Un projet financé par Eximbank qui devait en principe apporter une bouffée d’oxygène dans la fourniture d’eau aux populations de la capitale politique. Soit un complément de 300.000m3/jour dans sa phase initiale et 400.000m3/ jour dans la phase d’exécution. Mais jusqu’ici, le projet PAEPYS reste dans l’imagerie populaire.
Le ministre de l’Eau et l’Energie qui tente de rassurer le peuple, laisse entendre que le gouvernement est entrain de travailler sur un projet de ravitaillement de la ville de Yaoundé qui va porter l’offre à 400.000m3/ jour. Un projet similaire sera mis en place dans la ville de Douala.


Somme toute, le problème d’accès à l’eau potable et celui d’accès à l’énergie électrique demeurent et se posent encore avec acuité. Certaines sources accusent l’implication de trop d’acteurs dans le circuit de l’eau et de l’énergie électrique avec des compétences qui s’entremêlent et s’entrechoquent . D’autres pointent du doigt le caractère obèse du gouvernement qui, semble-t-il, paralyse toute initiative de développement. Vu sous cet angle, le pari de l’émergence du Cameroun à travers la Stratégie Nationale de Développement (SND30), est loin d’être gagné. D’où la nécessité pour le gouvernement de veiller avec plus de rigueur à la réalisation des projets visant l’amélioration des conditions d’accès à l’eau et à l’énergie électrique d’une part et de l’autre, au développement du pays tout en entier.

Jean Baptiste Bidima.

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