Le transport routier va mal depuis plus d’une décennie. Au fur et à mesure que le temps passe, des voix s’élèvent pour décrier le mauvais traitement infligé aux transporteurs par leurs patrons et surtout l’indifférence du gouvernement face à leurs revendications. Ces derniers jours, le climat n’est pas bon enfant entre les différentes parties.

L’on ne cessera jamais de le dire, le gouvernement camerounais est victime de ses propres engagements sur le bon fonctionnement de tous les secteurs d’activités. Las d’attendre, des énervements sur fond de revendications naissent et s’égrènent comme un chapelet du temps des missionnaires Allemands et Français au Cameroun.

Les faits dans le secteur du transport routier

Le mécontentement des transporteurs commence véritablement à devenir un cri d’alarme en 2019. À l’époque, ils étaient remontés contre leurs patrons et le gouvernement qui remettaient toujours la résolution de leurs doléances ultérieurement. Le temps de passer à l’action par des grèves était arrivé selon eux : « Nous avons décidé unanimement au regard des similitudes de nos revendications, d’une action commune de grève générale illimitée et pacifique », avait alors fait savoir, le Collectif des présidents des transports routiers. Les transporteurs demandaient la suppression de la taxe à l’essieu, l’élaboration d’un contrat type de transport des produits pétroliers, la suppression du transport pour compte propre, la suppression des frais d’escorte des camions en direction de la RCA, la mise en application de la lettre de voiture obligatoire entre autres. Ils dénonçaient également les tracasseries policières. Le mot d’ordre de grève avait été suspendu. Le gouvernement promettant de solutionner ces problèmes soulevés dans un délai d’un mois. Seulement, tout porte à croire que la réunion tenue d’urgence et à laquelle prenaient part, le ministre du commerce, celui des transports, le Directeur général de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures avait accouché d’une souris. L’on se souvient que le 14 octobre 2021, une grève des camionneurs avait paralysé le pont bascule dans la ville de Douala.

Problème d’insouciance ?

Comment comprendre que les problèmes soulevés par les transporteurs n’arrivent toujours pas à être résolus par le gouvernement plus de 10 ans après ? La question est au bout de toutes les lèvres des transporteurs qui finalement, estiment que, les décideurs ne se soucient guère du développement de leur secteur d’activité. Malgré la pression exercée, les lignes semblent ne pas bouger. La seule solution maintenant, c’est de passer par des grèves. D’autres vont plus loin en indexant certains responsables de leurs syndicats qui d’après eux, organisent des grèves juste pour se remplir les poches : « moi, je regrette même mon appartenance à un groupe syndical. On ne peut pas lancer le mot d’ordre de grève et puis, on se retrouve encore à marcher sur nos décisions. Il y a surement quelque chose qui se passe toujours entre ces responsables et le ministère du travail.  La dextérité avec laquelle Grégoire Owona a pour débrayer ou désamorcer nos mouvements de grève reste à questionner », fait remarquer un transporteur qui conclut que : « Le tout n’est pas de débrayer ou de désamorcer les grèves. Un temps viendra où le gouvernement sera débordé par des revendications provenant de tous les secteurs d’activités ». Il serait donc judicieux pour le gouvernement de travailler à fond pour apporter des solutions concrètes aux doléances des camerounais. Le temps n’est plus au laxisme voire à l’inertie

 

Jean Baptiste Bidima

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