Les autorités maliennes accusent la France de survoler leur territoire sans aucune autorisation préalable. Des faits qualifiés d’espionnage et de subversion.

 Les autorités maliennes sont mécontentes de voir les avions français et surtout militaires sillonnés à nouveau leur espace aérien. Dans un communiqué rendu public le 26 avril 2022 par le porte-parole du gouvernement malien, le colonel Abdoulaye Maïga, la France est accusée d’espionnage et de subversion. Le gouvernement de transition dit avoir noté plus de 50 cas de violations délibérées des forces armées françaises de l’espace aérien malien.

Le Colonel Abdoulaye Maïga rappelle que « Tout survol de l’espace aérien malien est subordonné à l’obtention d’une autorisation par l’armée de l’air ». Les autorités maliennes notent comme pour le déplorer, cette attitude des militaires français « de falsifier des documents de vols et d’atterrissages d’hélicoptères » dans certaines localités du pays hors d’aérodromes ; vols d’avions et de drones de renseignements. Autant de choses qui créent un climat délétère entre Bamako et Paris.

« Les forces françaises se sont rendues coupables de subversion en publiant des fausses images montées de toutes pièces », a laissé entendre le porte-parole du gouvernement malien. Espionnage et subversion, la France devant la barre pour apporter sa version des faits.

 

La France plaide non coupable

Face à l’accusation d’espionnage et de subversion, les autorités militaires françaises soutiennent mordicus n’avoir jamais violé l’espace aérien malien. Ils reconnaissent néanmoins que les avions militaires français sillonnent fréquemment la localité de Gossi. Elles ont d’ailleurs laissé entendre que, la localité de Gossi n’appartient pas à la zone d’interdiction temporaire de survol mise en place par l’armée malienne le 13 janvier dernier.

Du coup des réactions fusent de toutes parts. Plusieurs observateurs de la scène politique internationale et certains experts géopolitiques et géostratégiques se posent bien la question de savoir si la localité de Gossi n’appartient pas au Mali. Si pour certains, les avions militaires français sillonnent encore les espaces aériens maliens, il s’agit d’une volonté manifeste de nuisance, surtout un désir ardent et permanent de contrôler encore le territoire malien. Pour d’autres, les forces françaises n’arrivent pas à croire que c’est fini entre Bamako et Paris. Raison pour laquelle, elles continuent à vouloir s’imposer. : « Si la force Barkhane continue de lutter contre le terrorisme comme elle le fait savoir, qu’elle dirige cette fois ses appareils vers les autres pays voisins en proie à la menace des groupes djihadistes et respecte la souveraineté de l’Etat malien ».

Le pouvoir de transition au Mali entend donc voir les forces militaires françaises éviter son espace aérien question d’être à l’abri de l’espionnage, surtout au moment où il est déterminé à restaurer un climat de sécurité sur son territoire pour assurer le plein épanouissement de sa population qui accuse un retard de développement.

 

Jean Baptiste Bidima

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