Après le toilettage observé pendant la Coupe d’Afrique des Nations, la capitale politique renoue avec ses ordures. Les grandes villes du Cameroun sont actuellement dominées par des tas d’ordures ménagères qui surplombent les différents quartiers. La Société Hysacam et le gouvernement se regardent en chiens de faïence.

 

Yaoundé et les ordures ménagères, le mariage est scellé. Pas un pas sans que l’on n’aperçoive ces immondices qui serpentent les quartiers, les abords des administrations publiques et privées. Les camions d’Hysacam qui assurent la collecte et le ramassage des ordures sont à peine visibles. Les populations n’en peuvent plus : « C’est un cycle infernal. Au Cameroun, on n’est jamais habitué à faire dans le définitif. Tout est provisoire. Le gouvernement s’est déployé pendant la Can et vous observez vous-mêmes qu’il n’y a pas un suivi. On replonge dans notre quotidien où on fait corps avec les ordures ».

 

Du côté d’Hysacam, l’on dit accuser des problèmes de trésorerie. Le gouvernement n’aurait toujours pas fini d’éponger sa dette vis-à-vis de cette entreprise. A ce problème très récurrent, plusieurs employés sont pointés du doigt d’avoir provoqué une grève sans aucun préavis. Les employés fidèles à la société continuent d’assurer le travail de ramassage et de collecte des ordures. Ils disent assurer juste le service minimum. Un service qui ne rassure plus les pouvoirs publics.

Dos au mur ?

 

Le ministre de l’Habitat et du Développement Urbain saisit du dossier, a tenu en date du 04 mai 2022 à Yaoundé, une réunion que d’aucuns qualifient de « réunion de crise » avec les responsables d’Hysacam. Il a été question pour Célestine Ketcha Courtes de savoir pourquoi les villes camerounaises sont dans cet état d’insalubrité légendaire digne des temps précambriens.  Une évaluation a été faite sur les prestations de cette entreprise, regardée partout comme le diable qui hante les villes du Cameroun d’une part et de l’autre, une analyse profonde des causes de l’interruption régulière du travail a été faite.

Face à cette enquête, les responsables d’Hysacam n’ont pas fait dans la fine bouche.  Ils ont reconnu leur défaillance et surtout, dénoncer la dette du gouvernement qui tarde à être épongée. D’après une source interne à Hysacam : « Il ne s’agit pas de toujours mettre l’entreprise au-devant de la scène ou la livrer en pâture. Le gouvernement doit pouvoir remplir sa part d’obligation contractuelle. Pas se présenter aux yeux des populations en visage de saint alors que l’on est soi-même fautif. Si Hysacam aujourd’hui ne répond pas entièrement, je crois savoir que la Communauté Urbaine avait mis des camions dans le circuit de collecte et de ramassage de ordures pendant la Can. Là-bas aussi, ça ne donne pas pourquoi ?».

Pour parier au plus pressé, l’entreprise a tenu à rassurer le gouvernement que, des efforts seront fournis pour que les populations respirent à nouveau de l’air frais. Des équipes supplémentaires seront déployées sur le terrain pour faire disparaitre dans de brefs délais, ces immondices à l’origine de la pollution de l’environnement citadin.

Seulement, A quand la résolution définitive de ce problème d’ordures dans les villes camerounaises ? That is the question.

 

 

Jean Baptiste Bidima

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