Le Cameroun a hérité de la France et du Royaume Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord un certain nombre d’acquis qui s’apparentent aujourd’hui selon certains experts, à un cadeau empoisonné qui fragilisera toujours l’unité du pays.

 

En 1916 en pleine première guerre mondiale, l’Allemagne acculée par les forces de la triple entente va abandonner le Cameroun. La France et l’Angleterre vont s’emparer du Rio Dos Camaroes et surtout des investissements des Allemands comme un butin de guerre.  La langue allemande qui était déjà enseignée et parlée par la plupart des camerounais va s’effacer du programme d’enseignement sous la main agissante des « nouveaux maîtres du Cameroun ». L’anglais et le français seront enseignés et deviendront plus tard des langues officielles au moment où toutes les autres langues locales seront dévalorisées en dialectes ou patois. Avec cet héritage colonial, d’aucuns estiment aujourd’hui qu’ils sont francophones au moment où d’autres se réclament à cor et à cri anglophones.  La configuration du pays évolue avec cette réalité qui a d’ailleurs marqué l’histoire même du pays partant, des indépendances à nos jours en passant par l’Etat unitaire. Le Cameroun oriental et le Cameroun occidental, nul ne peut le faire disparaitre dans les annales de l’histoire.

Cet héritage à l’heure actuelle a plongé le Cameroun dans une crise sécuritaire qui paralyse le développement du pays. L’unité nationale est mise à rude épreuve. La crise dite anglophone continue à faire des victimes.  L’on essaie de colmater les brèches en prônant le vivre-ensemble harmonieux, en luttant contre les discours haineux et la discrimination au faciès.

Héritage culturel

Pour la plupart des promoteurs culturels, la présence des sous-systèmes francophone et anglophone dans l’enseignement anéantissent l’unité nationale. Ils appuient leur thèse en se référant sur le comportement des enfants à la maison. Les francophones estiment que leurs frères anglophones réfléchissent toujours à gauche. Au même moment des petites expressions comme « Vos choses des francophones là » se glissent au quotidien. C’est une fierté pour les uns et les autres de réclamer leur appartenance linguistique comme pour dire que l’unité nationale est fragilisée dès la tendre enfance.

D’autres crises imminentes de l’héritage colonial

Le Cameroun pourrait-il avoir un jour une langue nationale ? La question est sur toutes les lèvres. Mais alors quelle langue choisira-t-on alors ? D’aucuns s’accordent à dire que c’est désormais une impossibilité. Mieux rester avec le français et l’anglais même si les langues locales finissent toutes par mourir.  Ils estiment qu’aucune tribu n’acceptera jamais voir sa langue délaissée au profit d’une autre. Et là encore, c’est l’unité nationale qui prendra encore un autre coup. Certains s’estimant marginalisés. Ils regarderont alors les autres comme des ennemis et eux, des moins que rien.

Le Cameroun gagnerait donc à commencer par résoudre ces problèmes liés à l’héritage colonial. Des stratégies devraient se mettre en place pour que l’héritage colonial soit perçu comme un simple fait de l’histoire du pays. Le vivre ensemble harmonieux peut d’après certains, passer par des mouvements nationalistes et patriotiques. Le sentiment d’appartenir à une même nation sera ainsi renforcé et les camerounais compris comme frères et sœurs qui évoluent dans l’union fraternelle des cœurs. Et là, il faut simplement oser.

 

Jean Baptiste Bidima

 

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