Malgré son interdiction par le Ministre de l’Administration Territoriale le 7 mars 2022, les commerçants et les consommateurs de la chicha continuent de commercialiser et de consommer ce produit nocif.
De nombreux point de vente et snack-bar du pays continuent d’offrir à leur consommateur la chicha malgré ses effets nocifs relevés par le Comité national de la lutte contre la drogue du Ministère de la Santé Publique. Les espaces bien connus de la cité capitale Yaoundé continuent de constituer des temples de livraison et de consommation de cette drogue. Le lieudit « Rond-point mosquée charbon » au quartier Briqueterie réputé pour la commercialisation du charbon artificiel, arômes et accessoires pour chicha continue de garder ses comptoirs ouverts. De nombreux jeune Camerounais continue de poster des photos d’eux dans les réseaux sociaux en train de consommer la chicha. D’ailleurs dans les snack-bars les plus huppés de la cité capitale les prix sont connus et les coins de consommation bien aménagés. 5000 FCFA est somme qu’il faut déboursée pour une tête de chicha. Et les jeunes consommateurs majoritaires de ces produits déboursent d’énormes sommes d’argent pour assouvir leur fantasme au risque de leur santé.
La chicha : Un produit jugé dangereux par le Comité national de la lutte contre la drogue du Ministère de la Santé Publique
D’après le CNLD, la chicha est une pipe à eau qui permet de fumer du tabac. Elle est composée de 28% de tabac et 70% de mélasse (sirop contenant du sucre, des arômes tels que la fraise, la pomme ou la noix de coco), qui lui donne un goût acidulé, qui trompe ses consommateurs. Selon l’OMS, près de 100 millions de personnes sont concernées par cette drogue dans le monde principalement les jeunes de 15 à 20 ans, séduits par la nouveauté et le goût aromatisé de ce tabac. Pourtant la teneur de cette drogue telle soulignée ci-dessus, constitue un véritable poison pour ses consommateurs qui sont des jeunes pour la plupart.
C’est dans l’optique de dissuader à défaut de mettre véritablement un terme à la consommation de cette drogue que le CNLD a sous la présidence du Secrétaire Général du Ministère de la Santé Publique au nom du Ministre le 19 janvier 2022. Il est question pour le Gouvernement de faire connaître aux consommateurs que la chicha a beau être une pipe à eau, mais demeure nocive et toxique.
L’urgence d’une réaction efficace des pouvoirs publics
Au-delà de sa dangerosité nocive, la chicha excite les jeunes à la délinquance. Par conséquent elle constitue un fléau qu’il faut combattre avec la dernière énergie. Comme les autres formes de drogue, elle est l’une des causes des violences en milieu scolaire observées de plus en plus dans le pays. Des élèves recensés parmi les grands consommateurs de cette pipe à eau commettent des forfaits à l’école soit contre leurs camarades, soit contre leurs enseignants. L’on se rappelle qu’en 2020, un élève du lycée d Nkolbisson poignarde son enseignant qui trouve la mort par la suite et tout récemment au lycée technique d’Ebolowa où un élève de 4ème année poignarde à mort son camarade. Des actes qui ne sauraient être posés par de personnes lucides.
Au lieu de se limiter à une simple interdiction formelle qui n’a en rien dissuadé ni la consommation, ni la commercialisation, le Ministre de l’Administration Territoriale devraient lancer une véritable « opération coup de poing » dans l’optique de traquer et les commerçants et les consommateurs voire lancer une véritable campagne de lutte contre la chicha à travers le pays tout en apposant des affiches et des banderoles de sensibilisation.