Les travaux de la 2e session de la Commission Mixte Permanente de Sécurité Transfrontalière et ceux de la 5e session de la Commission Ad hoc entre la frontière camerounaise et la République centrafricaine se tiennent à Yaoundé avec pour objectif d’éviter dans l’avenir, des rivalités entre les deux États frères et amis.

Des travaux de Yaoundé, il ressort déjà qu’il y a une urgence voire un impératif de résoudre les incompréhensions régulières entre le Cameroun et la République Centrafricaine au niveau des frontières entre les deux Etats. Le tracé long de près de 800 km, fruit de l’héritage colonial est généralement soumis à une insécurité à cause des bornes fixées par les colons suite à leur volonté de balkanisation de l’Afrique. Le gouverneur de la région de l’Est Grégoire Mvongo précise que « ces bornes résultent d’un accord signé entre l’Allemagne et la France en 1908 puis posées en 1909 ». Seulement, depuis lors, il n’y a pas eu un véritable travail sur le long du linéaire de la frontière pour « s’assurer que les bornes sont en place ou alors retirer à certains endroits ». Du constat sur le terrain, plusieurs de ces repères ont été détruits et d’autres noyés ou déviés par le lit des cours d’eau. C’est donc à ces endroits que l’on observe généralement des prises de bec entre le Cameroun et la République Centrafricaine surtout entre les populations voisines de part et d’autres des frontières.

Sauver la paix entre les deux peuples

Depuis quelques temps déjà, le climat à la frontière entre les deux États voisins de l’Afrique centrale n’est pas bon enfant. Les incompréhensions ici ont généralement abouti à la fermeture des frontières camerounaises à la Centrafrique qui, sollicitant l’aide alimentaire du Cameroun en tant que grenier de la sous-région, se voit la plupart de temps privée de ces biens pour ses populations.  En difficulté d’approvisionnement, Bangui a toujours su par la suite négocier avec le pouvoir de Yaoundé pour l’ouverture des frontières. Les rivalités aux endroits querellés ne sauraient entacher les relations non seulement diplomatiques mais aussi de bon voisinage entre les deux pays qui veulent dans un esprit commun, sauvegarder la sécurité aux frontières. C’est donc dans l’union fraternelle que les pouvoirs de Yaoundé et Bangui travaillent depuis le lundi, 13 juin dans la capitale politique camerounaise. Pendant 03 jours, les travaux de la 2e session de la Commission permanente de sécurité transfrontalières pilotés conjointement par le ministre camerounais de l’Administration Territoriale Paul Atanga Nji et son homologue centrafricain Bruno Yapandé.  Non seulement ils évaluent le processus de réaffirmation des limites de cette frontière mais aussi posent les jalons d’une paix durable entre les deux Etats unis par l’histoire, la géographie, la géopolitique et la culture.  Il s’agit pour les deux gouvernements de dire « Plus jamais ça ». Plus d’insécurité dans la zone frontalière. Le seul et l’unique ennemi doit être le terrorisme qui tend à prendre de l’ampleur ces derniers temps dans la zone CEMAC et par ricochet en Afrique subsaharienne. Le Cameroun et la République centrafricaine ont une histoire à construire qui ne nécessite plus des antagonismes sociétaux.

 

Jean Baptiste Bidima.

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