La structure AL JAHNA de l’association APECS, distribue depuis bientôt trois ans des plats cuisinés gratuitement aux personnes vulnérables derrière l’initiative le guide des pèlerins à la Mecque Ahmadou Modibo.
Le visage de l’initiative
Venue au monde jouissant de toutes ses facultés aussi bien mentales que physiques, il y a 23 ans dans une famille modeste de 8 frères et sœurs, Le destin de Khadjidjatou Oumarou bascule lorsqu’elle contracta la poliomyélite, la maladie incurable et invalidante à l’âge de 5 ans de facto l’usage normal de ses membres inférieurs elle les perd. La voilà devenue handicapée motrice. Un handicap que ses parents ont accepté avec résignation. Leur rêve de la voir aller à l’école et de recevoir une éducation moderne s’est brisé, bien que son handicap ne soit pas total car, elle arrivait à marcher cahin-caha. C’est cette jeune fille au teint d’ébène et au regard plein d’innocence que nous avons rencontré à l’esplanade du restaurant
(AL JAHNA) de l’association APECS en face du lamidat de Ngaoundéré ce jour, vendredi 19 août 2022.
Une vie brisée
La nouvelle situation d’handicap n’a donné que peu de choix à ses parents. Doivent-ils la garder à la maison ou la laisser prendre le chemin peu glorieux de la mendicité comme c’est le cas pour beaucoup d’autres enfants dans l’Adamaoua qu’on rencontre dans les rues, les marchés et autres carrefours estimés aujourd’hui à plus de 864 uniquement à Ngaoundéré. Mais face à ce choix limité malgré le danger de la pratique de la mendicité son père a décidé de la laisser aller mendier. Bien qu’ayant une autre alternative.
Khadjidjatou Oumarou qui vit aujourd’hui dans la rue à Ngaoundéré
Au moment où les autres membres de la fratrie et ses camarades d’âge partent à l’école. Aller à l’école c’est ce qu’elle voulait faire pourtant elle rêve de devenir journaliste ou enseignante confie-t-elle. Une fatalité ? Rêve t’elle grand ? Étant fille et handicapée de surcroit vivant dans la rue, elle qui avoue avoir été plusieurs fois violée et agressée.
La vie, c’est d’abord mangé
Jusqu’au jour où elle entendu parler du restaurant (RESTAURANT AL JAHNA). Une aubaine dit-elle, elle qui n’a rien et manque de tout, Enfin une lueur d’espoir est apparue pour la jeune Khadjidjatou Oumarou ” Je pouvais au moins manger” non sans hésiter un peu. Ils ont été sensibilisés sur le fonctionnement du restaurant aujourd’hui comme elle, Ils sont plus de 350 par jour qui ont compris le message et y vont manger tous les jours, des chiffres qui vont crescendo le cœur rempli de joie plus de deux ans que ça dure. Et le 2 avril dernier une nouvelle page s’est ouverte avec le soutien de poids d’Afriland First Bank à travers son guichet Islamique par ce que la Finance Islamique est une autre approche de la Finance fondée sur le respect de la CHARIA encore appelée loi islamique. ”Je ne suis pas destinée forcément à être mendiante parce que je suis handicapée. Moi aussi j’ai le droit à la nutrition comme tout le monde, d’avoir de quoi me mettre sous la dent. Et ce n’est pas le fait que je sois victime d’un handicap qui va m’empêcher de venir manger, il arrive que je dors même ici devant le restaurant. Tous les enfants handicapés et personnes vulnérables doivent bénéficier de soutien, merci à Afriland First Bank qui dans la dignité nous aide ” Décomplexée depuis qu’elle a commencé à aller au restaurant AL JAHNA grâce au soutien et surtout à l’affection et l’engagement du promoteur, ELHADJ Ahmadou Modibo
Qu’elle a tenu à remercier. Elle dit ne déplorer aucune stigmatisation, ni provocation ou intimidation de la part de ses copains avec lesquels elle partage non seulement le repas mais aussi la cours lors de l’attente où on retrouve musulmans et autres fidèles assis côte à côte parce que la finance islamique ne s’adresse pas uniquement aux musulmans. La pratique, mieux technique bancaire reste ouverte à tous et comme telle, n’importe quel investisseur peut se l’approprier pour le développement de ses affaires.
Dans le cadre de la rentrée scolaire
mise en œuvre à Ngaoundéré l’initiative restaurant AL JAHNA mérite d’être vulgarisé, voire généralisé dans toutes les régions du pays pour que tout enfant, quel que soit sa vulnérabilité puisse bénéficier d’accompagnement pour jouir de son droit à la nutrition afin que la vulnérabilité ne soit plus un obstacle à la jouissance du droit à la vie d’un enfant tel que cela est consacré par les différents instruments juridiques internationaux, régionaux et nationaux.