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vendredi, 1 novembre 2024

Europe-Explosions visant les gazoducs Nord Stream 1 et 2 : Qui veut la rupture entre Russie et Europe ?

Jusqu’ici le monde suppute sur l’éventuel auteur de ce « sabotage » qui, selon certains, est à coup sûr la Russie. Un hypothèse dont  rejette le Kremlin.

La date du 26 septembre 2022 marque un tournant très inquiétant dans le conflit russo-ukrainien qui semble étendre ses ramifications en Europe avec des conséquences drastiques. En effet, les gazoducs Nord Stream 1 et Nord Stream 2, qui relient la Russie à l’Allemagne à travers la mer Baltique, et qui sont destinés à approvisionner l’Europe en gaz russe, ont été victimes, lundi 26 septembre, d’au moins deux explosions sous-marines. Ces tirs dont l’origine reste inconnue ont entraîné trois fuites de méthane au large de l’île danoise de Bornholm, située entre le sud de la Suède et la Pologne. Des bouillonnements à la surface de l’eau, d’un diamètre allant de 200 mètres à 1 kilomètre, ont été observés par l’armée danoise, qui a diffusé des images aériennes du sinistre le jour suivant. Ce jeudi, une quatrième fuite a été observée selon nos confrères de RFI.

L’Europe dénonce un « sabotage »

« Ce sont des actions délibérées, ce n’est pas un accident », a affirmé la première ministre danoise, Mette Frederiksen, lors d’une conférence de presse tenue le lendemain de l’événement malheureux. Le membre du gouvernement ajoute qu’elle prenait « très au sérieux » cet incident. Le Danemark a dépêché sur place deux navires militaires, la frégate Absalon et le navire de protection environnemental Gunnar-Thorson, ainsi que plusieurs hélicoptères. La circulation maritime a été interdite dans une zone de cinq milles nautiques (environ 9 kilomètres) autour des fuites, tout comme le survol aérien au-dessous de 1 000 mètres d’altitude. Mardi après-midi, la police suédoise a annoncé qu’elle ouvrait une enquête préliminaire pour « sabotage aggravé ». De son côté, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a reconnu mardi soir sur son compte Twitter avoir « parlé de l’acte de sabotage Nord Stream » avec la Première ministre danoise Mette Frederiksen.

« Il est primordial d’enquêter sur les incidents et de faire toute la lumière sur les événements (…) Toute perturbation délibérée de l’infrastructure énergétique européenne active est inacceptable et entraînera la réponse la plus ferme possible », a ajouté Mme von der Leyen.

Pour le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, il ne fait pas de doute qu’il s’agit d’« un acte de sabotage ». L’Ukraine a très rapidement accusé la Russie par la voix du conseiller à la présidence, Mykhaïlo Podoliak. Il a dénoncé sur Twitter une « attaque terroriste planifiée » par la Russie « contre l’Union européenne ». A Washington, un porte-parole de la Maison-Blanche a annoncé que les Etats-Unis étaient « prêts » à soutenir les Européens.

Kremlin pour sa part nie toute implication dans cet incident et tandis que Moscou s’est déclaré « extrêmement préoccupé » face à cet incident. D’ailleurs, l’Ambassadeur russe  fait savoir que: « Le commerce énergétique qui dure depuis des décennies entre Moscou et l’Europe est depuis longtemps devenu un horreur pour les stratèges de Washington. Incapables d’offrir une alternative décente à un approvisionnement en gaz fiable et, non moins important, bon marché, les États-Unis ont décidé d’ « évincer » la Russie en tant que concurrent en utilisant des méthodes et des sanctions non marchandes. Washington s’efforce de rendre ses alliés accros à une «aiguille de GNL» coûteuse et peu respectueuse de l’environnement. Pour notre part, nous insistons sur la nécessité d’un examen complet et objectif des circonstances des attaques sans précédent contre les pipelines russes. Pour discuter de cette question, la Fédération de Russie convoquera une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité de l’ONU. »

Et si ce « sabotage visait Moscou ?

Le grand zèle de l’Ukraine soutenu par ses alliés contre la Russie a certes amener Poutine à prendre récemment d’importantes mesures. En efet, les récents événements survenus en Russie avec la décision de Moscou d’enrôler 300 000 réservistes donnaient déjà le ton de la tournure du conflit russo-ukrainien. Obligé de reculer face aux contre-offensives ukrainiennes, notamment dans les régions de Kharkiv et de Kherson, le président russe se sentant seul contre tous avait décidé de s’armer de gros moyens. Pourtant, face à ce « sabotage », certains observateur de l’actualité internationale parlent d’une main invisible qui pourrait être agitée contre les avoirs de la Russie en Europe. Ceci dans le but de donner un nouveau partenaire privilégié au Continent et se débarrasser complètement de Moscou. Quoi qu’il en soit, ce conflit s’envennime davantage et d’autres incidents ne sont pas à exclure dans les prochains jours si rien n’est fait.

 

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