Certains médias occidentaux ont fait savoir, à l’issue de la sortie du Président Sénégalais Macky Sall le 25 octobre dernier au sujet de l’OTAN, que l’Afrique tournait résolument le dos à la Russie. Une information invraisemblable.
« Toute mauvaise traduction est trahison » dit l’adage et le fait de faire un procès d’intention à une personnalité qui plus est le Président d’un État souverain est ridicule. C’est le film de l’infox perpétrée par une certaine presse aux ordres dont vient d’être victime le Chef d’Etat sénégalais. En effet, s’accrochant sur l’adjectif « agressé » dont ce dernier avait utilisé pour désigner l’Ukraine dans ce conflit qui l’oppose à la Russie, certains médias colonialistes en ont fait un sujet de campagne anti-russe. Ils confient que l’Afrique « après quelques hésitations du début, aurait fini par s’aligner sur l’Ukraine en particulier et sur l’OTAN en général » face au « méchant loup » russe.
Il est clair pour ceux-ci qu’il s’agit d’un « virage anti Russie » du Sénégal et partant, de l’Afrique toute entière ; que non.
La position de l’Afrique d’après Macky Sall
Le sénégalais a précisé au cours de cette sortie que : « L’Afrique n’est pas contre l’Ukraine, il ne faut pas qu’on ait l’impression que les Africains sont insensibles à la situation de l’Ukraine. Ce n’est pas ça du tout. Mais les Africains disent qu’au même moment où l’Ukraine est en guerre, est envahie, est agressée, l’Afrique est permanemment agressée par le terrorisme. Nous sommes en 2022, nous ne sommes plus pendant l’ère coloniale. Nous sommes en 2022, donc les pays, même s’ils sont pauvres, sont d’égale dignité. Il faut qu’on traite leurs problèmes avec le même respect. » Fustigeant le non alignement de l’Afrique et sa consolidation des relations au quotidien avec la Russie, les pays occidentaux exercent une certaine pression sur ceux africain dans l’optique de les rallier à leur cause. Macky Sall est claire : « Nous sommes en 2022, nous ne sommes plus pendant l’ère coloniale. » En effet, l’Afrique fait face à de nombreux défis liés à la lutte contre le terrorisme, la croissance économique et bien d’autres préoccupations qui ne lui permettent pas en ce moment de se mêler d’un conflit dont il n’est pas impliqué directement. Les pays africains affirment leur souveraineté et partant leur droit de collaborer avec les autres Etats selon leur convenance. Il est donc clair que désormais, la politique de l’Afrique se décide dans les capitales africaines et non pas à Paris, à Bruxelles, à Londres ou encore à Berlin et à Rome.
Et si le temps de l’Afrique était arrivé ?
L’Afrique gagnerait à capitaliser cette période marquée par la crise ukrainienne pour prendre son envol économique, pensent certains critiques. On se souvient que lors de la première guerre mondiale, les Etats-Unis n’étant pas directement impliqué dans ce conflit, avaient profité pour fructifier leur économie, s’enrichir au point d’octroyer des prêts aux pays sortis de guerre pour se reconstruire. Tout de même, l’Afrique peut intensifier son agriculture, développer ses industries dans divers domaines nourrir et prêter à l’occident. C’est possible si les africains se levaient tous comme un seul homme pour affirmer leur souveraineté ; c’est possible si les africains se mettaient résolument au travail.