C’est l’une des principales résolutions rendues publiques au terme du sommet des chefs d’États Ouest africains tenu ce dimanche à Abuja au Nigeria.
C’est un ultimatum qui sonne comme du déjà entendu aux oreilles inflexibles du régime militaire malien dirigé par le colonel Assimi Goita. Une fois de plus, une fois de trop, la communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) réunie ce 04 Décembre 2022 à Abuja a exigé du régime la libération avant Janvier 2023 des 46 soldats Ivoiriens détenus dans les geôles des prisons Maliennes. Au cas où cet ultimatum de plus ne sera pas respecté, la CEDEAO annonce des sanctions sévères contre le régime malien.
Pour l’ancien ministre Centrafricain aujourd’hui opposant du régime de Bangui, « rien ne justifie le maintien en détention des 46 soldats Ivoiriens, en dehors de la vanité du Président de la Transition malienne ». Il faut préciser que c’est le 10 Juillet 2022 que 49 soldats Ivoiriens avaient été cueillis à l’aéroport de Bamako par les autorités maliennes qui les accusaient de « Tentative d’atteinte à la sûreté extérieure de l’État ». Pour Abidjan et l’ONU, ces militaires devaient faire partir des casques bleus sur le sol malien, mais les autorités maliennes les considèrent comme ” des Mercenaires””. Sur les 49 au départ, trois dont les femmes avaient été libérées quelques jours plutard grâce à la médiation du président Togolais Faure Gnassingbé, même si la justice malienne parle des raisons humanitaires.
Cette résistance du Putschiste et Chef de l’Etat Malien est perçue par certains comme une riposte de Bamako qui accuse le gouvernement d’Abidjan d’avoir incité la communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest à durcir les sanctions contre le régime militaire, lesquelles sanctions furent finalement levées début juillet.
Pour d’autres encore, Assimi Goita voudrait par ce rapport de force, être considéré par ses pairs de la sous-région comme un véritable Chef d’Etat, aux côtés de ceux qui bénéficient d’une véritable légitimité obtenue au terme des processus électoraux plus ou moins crédibles. Une telle acceptation pourrait alors ressembler à une régression éthique, doublée d’une déchéance morale.
Selon certaines informations, les autres colonels ne verraient pas d’un bon œil l’attitude du chef de la Junte. Certains seraient même vent debout contre la vanité de leur collègue davantage attiré par la lumière.
La pondération du Chef de l’Etat Ivoirien Alassane Ouattara qui a refusé de céder à la provocation, se gardant de toute escalade dans la gestion de cette affaire est saluée par tous. Jusqu’où ira Assimi Goita ? Quelles sanctions la CEDEAO pourrait-elle infliger au régime militaire malien en cas de non-respect de l’ultimatum ? À quand le retour à la maison de ces 46 soldats Ivoiriens ? Autant de questions et bien d’autres qui continuent à alimenter les débats de cette affaire.