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samedi, 27 juillet 2024

Cameroun-Lutte contre le détournement des fonds Covid : Et si l’exemple venait du Sénégal ?

La gestion des fonds débloqués pour lutter contre la pandémie de Covid-19 fait polémique au Sénégal. Au Cameroun, ce dossier semble selon tous les signaux (sauf miracle) être jeté classé comme plusieurs autres dossiers.

Au Sénégal, le rapport définitif de la Cour des comptes sur la gestion des fonds de lutte contre le Covid-19 provoque la colère de l’opposition et de la société civile qui dénoncent des malversations. Le gouvernement sénégalais relativise ces accusations et affirme que 99% des fonds ont été bien gérés. Mais ces explications n’ont pas convaincu une partie de l’opinion. Si dans le pays de Macky Sall les coupables semblent ne pas échapper à la fureur du peuple, dans le pays de Paul BIYA le flou persiste, et le ciel ne semble pas s’éclaircir. Le « Covidgate » au Cameroun reste un scandale toujours sans coupables.

Tout avait pourtant bien commencé, et l’opinion publique tout comme la presse croyaient sortir de ce que le gouvernement de Paul Biya avait habitué à tout un peuple : les affaires sans suite. Un Premier ministre auditionné, plusieurs membres du gouvernement cuisinés par les enquêteurs du Tribunal criminel spécial (TCS), des hommes d’affaires en vue soupçonnés d’avoir bénéficié de la commande publique entendus sur procès-verbal… Le scandale s’annonçait retentissant. La justice, pensait-on, à qui la Cour des comptes avait mâché le travail en pointant irrégularités et malversations dans la gestion des fonds alloués à la lutte contre le Covid-19, allait être implacable. Mais nous avons tous oubliés que le ‘’ Cameroun c’est le Cameroun ‘’. On n’en parle plus

La procédure a certes connu quelques coups de théâtre qui ont passionné Yaoundé, comme lorsque le parquet du TCS a eu le sang-froid de délivrer un mandat d’amener contre le tout-puissant secrétaire général de la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh.

Ce dernier allait-il se présenter devant les juges, le 18 octobre, ainsi qu’il était sommé de le faire ? Et dans le cas contraire, des policiers allaient-ils se présenter à son bureau ou à son domicile pour l’arrêter ? Ce qui paraissait peu probable n’arriva pas. La séquence, en revanche, est symptomatique des difficultés rencontrées depuis le début de l’affaire.

La société civile s’est tue, l’opposition passe le temps à s’opposer elle-même et à applaudir sous les bancs lors des plénières, les 180 milliards tendent à se faire oublier avec le temps. On est habitué à cela au Cameroun ! Au Sénégal, l’opposition ne veut pas lâcher prise, la coalition Yewwi Askan Wi. Cette entité regroupant une partie de l’opposition appelle le peuple à manifester vendredi 30 décembre pour contraindre le gouvernement à ne pas laisser ce qu’elle appelle une forfaiture sans suite.

Le gouvernement avait organisé vendredi 23 décembre une conférence de presse pour tenter de désamorcer la polémique. Finalement, l’opération de charme semble avoir produit l’effet contraire. Plusieurs hommes politiques, membres de l’opposition, se disent déçus de cette tentative de minimisation, selon eux. Le total du préjudice est d’un peu moins de 7 milliards de francs CFA, selon le gouvernement. Le ministre sénégalais des Finances soutient que cela représente moins de 1% des 1000 milliards engagés pour la gestion du Covid-19.

Au Cameroun, il s’agit de 180 milliards de francs CFA, une somme qui pouvait créer des entreprises et donner de l’emploi à ces milliers de jeunes diplômés mais au chômage. L’opposition camerounaise devrait ne serait-ce que pour ce cas copier cet exemple qui vient du Sénégal.

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